La France doit-elle vraiment réduire ses dépenses publiques ?
La France s'apprête à réduire ses dépenses publiques de 20 milliards d'euros chaque année jusqu'en 2027. Mais il existe d'autres stratégies fiscales qui éviteraient peut-être cette réduction forte des dépenses. Car les avantages de cette réduction brutale sont à double tranchant.
Premier argument en faveur de la réduction : l'évitement d'une future crise de la dette publique. Une telle crise apparaîtrait si de nombreux investisseurs vendaient leurs titres de dette de l'État français et en achetaient dans d'autres pays de la zone euro – il y a peu d'arbitrages entre la dette publique des États-Unis et celles de la zone euro. Mais il est très improbable que de nombreux investisseurs substituent d'autres dettes publiques à celle de la France dans leurs portefeuilles : la politique de réduction forte du déficit public de l'Allemagne crée une rareté de la dette allemande, les dettes italienne et espagnole sont perçues comme de moins bonne qualité que la dette de la France. La probabilité de ventes massives de la dette publique de la France est donc extrêmement faible.
Hausse du taux d'investissement des entreprises
Le deuxième argument en faveur d'une réduction brutale des dépenses publiques est qu'elle ferait disparaître l'éviction de l'investissement privé (le fait que le taux d'investissement des entreprises est faible parce que toute l'épargne va vers le déficit public). Or, cet argument ne s'applique pas du tout à la France : le taux d'investissement des entr [...] Lire la suite