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Malgré les problèmes de Boeing, son patron obtient le soutien des actionnaires

Un débris du Boeing 737 MAX d'Ethiopian Airlines après son crash le 10 mars 2019 près d'Addis Abeba (Michael TEWELDE)
Un débris du Boeing 737 MAX d'Ethiopian Airlines après son crash le 10 mars 2019 près d'Addis Abeba (Michael TEWELDE)

L'assemblée générale des actionnaires de Boeing a reconduit vendredi la totalité du conseil d'administration, y compris le patron Dave Calhoun qui va pouvoir quitter le groupe en fin d'année avec une enveloppe de plus de 33 millions de dollars validée par l'AG.

M. Calhoun, administrateur depuis 2009 et patron de l'avionneur depuis début 2020, doit en céder les commandes d'ici la fin de l'année, emporté par des crises multiples liées à des problèmes de production et de contrôle qualité.

Selon le président du conseil d'administration, Steve Mollenkopf, un "processus minutieux" est en cours pour dénicher un directeur général qui pourra guider le groupe face "aux défis actuels et futurs".

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"Les prochains mois et années ont une importance cruciale pour le groupe", a-t-il poursuivi, lors de l'AG.

Ce rendez-vous avec les actionnaires - qui a duré un peu moins d'une heure - se tenait dans un climat difficile pour Boeing, qui fait l'objet d'une attention accrue ces derniers mois de la part des autorités, des régulateurs et de la justice en particulier.

Plusieurs cabinets de conseil aux actionnaires avaient adressé des recommandations de vote négatif sur plusieurs résolutions, avec Dave Calhoun en ligne de mire.

Son départ, annoncé fin mars, est la conséquence de l'incident en vol sur un avion neuf d'Alaska Airlines le 5 janvier, la goutte de trop après une série de problèmes de production en 2023 affectant le 737 MAX et le 787 Dreamliner.

- Travail à faire -

"Bien que nous ayons fait des progrès pour renforcer notre gestion de la sécurité et les systèmes et processus de contrôle qualité ces dernières années, les récents événements montrent clairement que nous avons encore du travail à faire", a relevé M. Mollenkopf, qui a pris la présidence du conseil fin mars.

Il a indiqué que les administrateurs gardaient une "confiance totale" en l'avenir de Boeing, qualifié de "prometteur".

M. Calhoun a indiqué aux actionnaires qu'il s'agissait de sa dernière participation à une assemblée générale annuelle, laissant supposer qu'il abandonnera son siège d'administrateur en quittant la direction générale.

"Ces dernières années, nous avons surmonté des défis importants, certains pouvant menacer l'existence future" de Boeing, a-t-il dit, évoquant les crashes de deux 737 MAX en 2018 et en 2019 (346 morts au total), dus à un problème de conception, et la pandémie de Covid-19.

"Tant que je suis à ce poste, je vais continuer à m'assurer que nous faisons tout notre possible pour nous placer sur la bonne trajectoire et opérer une transition en douceur avec mon successeur", a-t-il poursuivi.

Outre les conséquences des problèmes de qualité, Boeing est rattrapé par l'affaire des deux crashes: selon le ministère de la Justice, le géant n'a pas respecté un accord dit de poursuite différée (DPA) datant de 2021 et risque désormais des poursuites pénales.

Sans oublier l'enquête d'une commission sénatoriale, les retards du premier vol spatial avec équipage de son vaisseau Starliner et un ralentissement des livraisons qui creuse ses pertes.

- Votes favorables -

Le cabinet Glass Lewis avait conseillé aux actionnaires de ne pas renouveler le mandat d'administrateur de M. Calhoun, ainsi que ceux d'Akhil Johri et de David Joyce, chargés respectivement des comités d'audit et de sécurité aérospatiale.

Les onze administrateurs ont toutefois été renouvelés par l'AG.

Selon un document disponible sur le site du gendarme américain de la Bourse (SEC), quelque 22% des actions représentées ont voté contre la réélection de M. Calhoun et 33% contre celle de M. Joyce.

Pour le cabinet Investor Shareholder Services (ISS), c'est l'enveloppe prévue pour le départ de Dave Calhoun qui posait problème. Mais les actionnaires l'ont approuvée, à quelque 64% des actions représentées.

A son salaire de base annuel de 1,4 million de dollars doit s'ajouter pour plus de 30 millions de dollars sous forme d'actions. Après l'incident du 5 janvier, il a renoncé à une prime supplémentaire de 2,8 millions de dollars.

Scott Hamilton, du site spécialisé Leeham News, souligne que "cela représente une hausse de 40% par rapport au contrat actuel. Le package de départ de M. Calhoun inclut les performances et les actions octroyées pendant qu'il occupait ses fonctions entre 2020-2023".

"L'accident du vol 1282 d'Alaska Airlines montre que Boeing a encore beaucoup de travail à effectuer, mais le conseil estime que M. Calhoun a réagi correctement (...) en assumant la responsabilité" de l'incident, "en échangeant de manière transparente et proactive avec les régulateurs et les clients", avait justifié Boeing, citant également "les mesures importantes prises pour renforcer la qualité" de la production.

A la clôture de la Bourse de New York, l'action Boeing progressait de 1,09%.

jmb-elm/juj/pno