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Qui a le plus souffert de la crise financière de 2009 ?



La dernière publication de l'INSEE sur les revenus des ménages permet de se faire une idée sur les catégories de population qui ont subi le plus sévèrement le début de la crise qui continue de frapper l'Europe.



Il faut se méfier des statistiques. Interrogée il y a peu par France Info, Valérie Pécresse martelait que le pouvoir d'achat des Français avait augmenté sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Si l'on regarde la dernière publication de l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) sur le niveau de vie, c'est stricto sensu vrai, du moins jusqu'en 2009, date d'arrêté des statistiques publiées (voir graphique 1). Le niveau de vie est calculé en prenant le revenu disponible des ménages (revenus d'activité, pensions, revenus du patrimoine et prestations sociales diminuées des impôts directs) et en le divisant par le nombre d'unités de consommation du ménage. Un ménage constitué d'un couple, d'un adolescent et d'un enfant compte ainsi pour 2,3 unités de consommation et non quatre, pour tenir compte des économies d'échelle liées à la vie en commun.


Le niveau de vie continue de progresser

En 2009, le niveau de vie médian des personnes vivant en France s'est ainsi élevé à 19.080 euros, soit une augmentation de 0,4% par rapport à 2008, ces données s'entendant en euros constants, autrement dit en données corrigées de l'inflation. Cela semble une bonne nouvelle au premier abord : lors de la précédente période de déprime économique (2002-2004), l'INSEE avait en effet constaté un recul du niveau de vie de 0,4% par an. Il faut pourtant relativiser ce chiffre légèrement haussier en rappelant que sur longue période (1996-2008), le niveau de vie s'est accru en moyenne de 1,4% par an.

Les ménages les plus modestes en première ligne


La progression de 2009 marque bel et bien le pas et il est encore plus intéressant de regarder les chiffres en prenant la population par déciles, c'est-à-dire en la découpant en dix catégories : les 10% ayant le niveau de vie le plus faible, les 10% suivants et ainsi de suite jusqu'au 10% les plus aisés. Comme le démontre clairement le graphique 2, ce sont les personnes appartenant au décile inférieur (les 10% de personnes les plus modestes, avec un niveau de vie moyen de 7.910 euros par an) qui ont le plus nettement souffert de la crise, enregistrant une baisse de 2,1% de leur niveau de vie. Les trois déciles suivants ont aussi perdu du pouvoir d'achat lors de cette première année complète de crise que fut 2009. A l'inverse, les personnes ayant une aisance supérieure à la moyenne ont vu leur niveau de vie augmenter, à l'exception du décile supérieur (les 10% les plus aisés). Le recul de 1,2% dans cette catégorie s'explique par une baisse des revenus des travailleurs indépendant et des revenus du patrimoine, crise financière oblige. Mais cette tranche de la population avait au contraire vu son train de vie augmenter plus rapidement que les autres entre 1996 et 2008. Pas besoin, donc, d'écraser une larme pour eux : avec 53.220 euros par personne en moyenne, ils ont de quoi vivre !


La pauvreté augmente

Après ces quelques chiffres, nul besoin d'être devin pour comprendre que le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté (défini en Europe par un niveau de vie inférieur à 60% du niveau média) est en progression. Fin 2009, selon l'INSEE, 8,2 millions de personnes, soit 13,5% de la population, pouvaient être qualifiées de pauvres, contre 7,8 millions un an plus tôt, le fameux seuil étant égal à 954 euros par mois.

Signalons enfin un fait curieux révélé par les données de l'INSEE : le niveau de vie des chômeurs s'est accru de 4,2% entre 2008 et 2009. L'explication réside en fait dans une modification du profil moyen du chômeur d'une année sur l'autre, avec l'arrivée dans cette catégorie de cadres et de seniors pouvant prétendre à des allocations plus élevées que les ouvriers au chômage. Non, on ne s'enrichit pas en perdant son boulot. Quand on vous dit qu'il faut se méfier des statistiques...

Emmanuel Schafroth

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