Redoutant une victoire de la gauche, une partie du patronat français adoube l'extrême droite
Comme un air de 1936. Ces dernières semaines, de plus en plus de patrons du CAC 40 ont noué des contacts avec le Rassemblement national (NR) et partagé leurs inquiétudes concernant le programme économique du Nouveau Front populaire, dévoile le très pro-business quotidien britannique Financial Times.
«Les politiques économiques du RN sont en quelque sorte une page vierge, que les entreprises pensent pouvoir contribuer à faire avancer dans la bonne direction, confie le dirigeant d'un grand groupe, qui souhaite rester anonyme, au Financial Times. [En revanche], il est peu probable que la gauche édulcore son programme anticapitaliste pur et dur.»
De son côté, le député RN sortant Jean-Philippe Tanguy, qui était membre de la commission des finances de l'Assemblée nationale, affirme avoir été contacté par des lobbyistes, des investisseurs et de grandes entreprises depuis l'annonce de l'annonce de la dissolution de l'Assemblée. «Nous leur avons dit que le RN tiendra bon sur les déficits et présentera un plan crédible, affirme-t-il auprès du quotidien britannique. Les marchés seront sévères à notre égard, nous n'avons donc pas le choix.»
Avant tout par peur du Nouveau Front populaire
Depuis l'annonce de l'organisation des élections législatives anticipées (29-30 juin et 6-7 juillet), l'indice du CAC 40 a décroché et le «spread» (écart) entre les rendements obligataires de référence français et allemands –un indicateur du risque pesant sur la dette souveraine française– a augmenté de 0,31% entre le 9 juin et le 18 juin. Le RN, qui avait promis d'abroger la réforme des retraites et de diminuer la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), tente désormais de donner des gages de bonne gestion au patronat en rétropédalant sur ces coûteuses promesses.
De son côté, l'alliance de gauche du Nouveau Front populaire défend son programme en s'appuyant sur des économistes comme Gabriel Zucman et…