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Prix du timbre : pourquoi il va continuer à augmenter

L'activité courrier de la Poste ne cesse de chuter

L’inflation est de plus en plus faible en France. En 2013, elle est tombée sous le seuil de 1%, à 0,9%. Pourtant, des prix qui montent, on en trouve encore !

Les heureux utilisateurs du métro parisien ont vu le prix de leur carte Navigo grimper de 3% au 1er janvier dernier. Quant au timbre postal au tarif prioritaire (rouge), son prix s’est carrément envolé de 4,8% à la même date. Pour ce faire, la Poste a du demander l’aval de son autorité de tutelle, l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP). Et elle compte bien réitérer la manœuvre dans les années à venir.

 

La Poste a-t-elle tant besoin d'argent ?
A la lecture des comptes 2013 de l’entreprise, elle semble plutôt en bonne santé. Le chiffre d’affaires a en effet progressé de 2%, à 22,1 milliards d’euros, et le résultat net de près de 31%, à 627 millions d’euros. Pourtant, cette apparente santé masque une réalité évidente : la Poste souffre de la généralisation des communications électroniques, lettres et cartes postales subissant la concurrence des SMS et autres courriels. Le volume de courrier distribué ne cesse de diminuer : en six ans, il a reculé de près d’un quart, passant de 18 milliards de lettres en 2007 à 13,7 milliards en 2013. Symboliquement, l’activité courrier ne représente désormais plus que la moitié des revenus de la Poste, à 11,1 milliards d’euros. Et les profits de cette activité marquée par des coûts fixes importants est en chute libre : -31% en 2013, à 471 millions d’euros.

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Le double effet d'internet

L’émergence d’Internet a cependant eu des effets positifs pour le groupe : grâce au développement du commerce électronique, l’activité colis se porte très bien et a vu ses revenus croître de 7,3% l’an dernier. Mais dans ce marché très concurrentiel, les marges ont tendance à baisser et l'essor de cette activité ne compense pas la baisse du courrier. C’est pourquoi la Poste mise sur une diversification, avec des activités bancaires qui existent depuis longtemps dans le groupe mais se développent de plus en plus et représentent aujourd’hui près du quart des revenus totaux et 44% des bénéfices. Et la Poste s’est aussi lancée dans la téléphonie mobile, avec un succès déjà visible puisque cette activité approche le million de clients.

Pour en revenir à la forte augmentation qu’a subie le fameux timbre rouge cette année, elle peut sembler très paradoxale ! En effet, alors que c’est ce tarif urgent qui était jadis considéré comme le tarif par défaut, la Poste pousse au contraire aujourd’hui le tarif lent, coûtant 5 cents de moins. Dans certains bureaux de poste, il vous faudra insister pour obtenir le tarif fort, sans parler des buralistes où l’on n’aura généralement que la « Lettre Verte » à vous proposer.

 

Pourquoi la Poste se met au vert

Cette appellation à la jolie tonalité écolo est étayée par des arguments un peu tirés par les cheveux, comme le fait que les plis affranchis au tarif vert ne voyagent pas en avion et génèrent ainsi moins de gaz à effet de serre. On n’est pas loin de l’enfumage car la vérité est tout autre. En fait, le tarif rouge oblige la Poste à livrer le pli dès le lendemain et, s’il est plus cher pour le client, ce service est aussi plus coûteux pour l’entreprise. Ainsi, l’objectif de la Poste est bel et bien de pousser le prix du tarif rapide jusqu’à un prix prohibitif pour le faire tout simplement disparaître et se concentrer sur ses produits les plus rentables.
Ce toilettage est peut-être le prélude à une future introduction en bourse. Si le groupe La Poste est toujours détenu à 100% par l’Etat et son bras armé, la Caisse des dépôts, son site internet inclut désormais une rubrique dédiée aux investisseurs et sa communication financière aussi fournie que celle d’une société cotée. A-t-on jamais vu fumée sans feu ?


Emmanuel Schafroth