Législatives : « L’enseignement supérieur ne doit pas devenir une filière d’immigration clandestine »
INTERVIEW - Plusieurs organisations étudiantes et académiques appellent à voter contre le Rassemblement national lors du second tour des élections législatives. Roger Chudeau, qui suit les sujets d’enseignement supérieur au RN et était jusqu’à la polémique sur les emplois binationaux pressenti à la tête du ministère de l’Education nationale en cas de victoire du RN, détaille le programme du parti de Jordan Bardella à Challenges.
« La menace est immédiate, réelle et inédite », alertent dans un communiqué commun France Universités, la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs (CDEFI), la Conférences des directeurs des écoles françaises de management (CDEFM) et la Conférence des grandes écoles (CGE), en réaction aux bons résultats du Rassemblement national (RN) lors du premier tour des élections législatives. « Parce qu’elle se fonde sur des principes d’exclusion, de repli, mais aussi sur la peur et le rejet de l’autre, la politique portée par le Rassemblement national met en danger notre enseignement supérieur et la chance qu’il offre à toute la jeunesse, quels que soient son parcours, ses origines et son milieu social. Elle compromet l’accueil d’étudiants étrangers parmi lesquels certains deviendront doctorants et participeront, demain, au rayonnement de la science française dans le monde », s’inquiètent notamment les responsables des universités et des grandes écoles. Fage, FSU, SNPTES, UNEF… Ces derniers jours, les prises de position du monde académique et étudiant appelant à faire barrage contre le RN se multiplient. Le 27 juin, « 1 000 étudiants de grandes écoles » publiaient notamment une tribune dans Le Nouvel Obs pour « rejeter fermement le programme du Rassemblement national, xénophobe et populiste, économiquement incohérent et illisible ».
Mais que propose concrètement le Rassemblement national pour l’enseignement supérieur, la recherche et la formation professionnelle ? Challenges a interrogé Roger Chudeau, qui s’occupe de ces sujets au RN (Interview réalisée le 27 juin avant la polémique sur les emplois ministériels binationaux, NDLR). L’ancien conseiller éducation de François Fillon, entre autres, était pressenti pour le ministère de l’Education nationale si le RN venait à gouverner. Mais le 27 juin dernier à l’antenne de BFMTV, le « M. Education » du RN a fait polémique : il a considéré que l’interdiction des « postes sensibles » à des binationaux prônée par Jo[...]