Yahoo Finance Législatives 2024 : à Marseille, le battage de LFI et les « fantômes » du RN
La deuxième ville de France est coupée en deux : La France insoumise domine au Nord et le RN est en pole position dans le Sud. Deux extrêmes aux stratégies très différentes : tapageuse à gauche, discrète à droite. Reportage à Marseille.
« On dégueule le politique, à Marseille. » Ce samedi 22 juin, Sébastien Delogu, député LFI des quartiers nord où il a grandi, est venu faire du porte-à-porte à l’Estaque. Un peu essoufflé après avoir grimpé les marches de trois résidences d’affilée, il raconte sa ville qu’il a dans les tripes, avec le clientélisme, les accointances du pouvoir avec la mafia, le bourrage d’urnes… « Ici, la politique a fait faux bond au citoyen. » Un citoyen qui ne pardonne plus rien. Plus qu’ailleurs, à Marseille, il se réfugie dans les extrêmes, qui se partagent la deuxième ville de France.
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Aux européennes, le RN est arrivé en tête dans neuf arrondissements, à l’est et au sud de la ville, pendant que LFI gagnait dans les sept arrondissements restants, au centre et dans les quartiers nord. Si les extrêmes sont seules encore debout sur le ring, c’est que la droite traditionnelle a été balayée par l’irruption d’Emmanuel Macron en 2017. Le PS a, lui, été écrasé par les différentes affaires, liées au système Guérini. Dans ce face-à-face, LFI a choisi ses armes : le bruit et l’éclat. Le RN, lui, préfère la discrétion et l’expansion silencieuse.
Manuel Bompard tracte près du Vieux-Port
Dans les quartiers nord, Delogu se bat pied à pied. Voyant une mère de famille peiner à faire un créneau, l’ancien chauffeur de taxi vient à la rescousse, « vas-y tata, braque d’un seul coup », puis se présente : « Je suis le député qui a montré le drapeau palestinien à l’Assemblée… » La femme le reconnaît, sa fille ado, aussi. L’épisode a fait de lui une star auprès des jeunes. « Dans des quartiers où il faut aller chercher les électeurs un par un, ma notoriété sur TikTok, c’est important. Les jeunes font voter leurs parents. »
La veille, c’est Manuel Bompard qui tractait près du Vieux-Port, dans les ruelles du très populaire quartier Noailles. Ici, on l’embrasse, on lui serre la main : « T’inquiète Manu, on [...]
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