La fraude sociale et fiscale, le faux pactole sur lequel fantasme l’extrême droite
Jeudi 20 juin. À dix jours du premier tour des élections législatives, Jordan Bardella disserte, au côté d'Éric Ciotti, devant un parterre de chefs d'entreprise, réunis à Paris par le Medef. Le président du RN sait qu'il doit rassurer cette assemblée sur sa capacité à présenter un budget à l'équilibre. Deux ans plus tôt, pour l'élection présidentielle de 2022, le programme de Marine Le Pen avait été chiffré à 100 milliards d'euros par l'Institut Montaigne, think tank libéral. Dévoilé au compte-gouttes, le programme actuel promet d'être dépensier, avec les mesures coûteuses que sont la baisse de la TVA sur les énergies et l'exonération de cotisations sur les hausses de salaires.
Pour convaincre le patronat de son sérieux budgétaire, Jordan Bardella convoque, comme attendu, une vieille rengaine du parti d'extrême droite : « Il y a beaucoup de pistes d'économies à faire dans la dépense publique. La fraude en est une. » Il n'y a rien de nouveau pour le RN à insister sur la fraude sociale et fiscale. Déjà, en 2011, la présidente du FN Marine Le Pen dénonçait une « explosion de la fraude sociale liée à une explosion de l'immigration ». En 2022, la candidate à l'élection présidentielle promettait de créer « un ministère dédié à la lutte contre la fraude » sociale et fiscale si elle était élue. À l'époque, le programme du RN chiffrait à 15 milliards d'euros les recettes que l'État pouvait en tirer.
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