Les européennes, un tremblement de terre aux répliques multiples
Déjà passées aux oubliettes, les élections européennes ont pourtant constitué un tournant dans l’histoire politique française. Un véritable tremblement de terre entre poussée du RN, retour de la gauche social-démocrate, et affaissement du camp présidentiel. La Fondation Jean-Jaurès a cherché à décrypter les ressorts de ce séisme aux répliques multiples.
A 10 jours du premier tour des élections législatives, la Fondation Jean-Jaurès propose une analyse fouillée des résultats aux élections européennes. Un scrutin déjà passé aux oubliettes mais un véritable séisme politique avec une montée des « eaux bleu marine » et un affaiblissement du camp présidentiel à l’origine de la dissolution et de l’inévitable recomposition à venir.
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Pour le politologue Jérôme Fourquet, auteur de l’étude, cette montée des eaux bleu marine s’inscrit dans un long processus au cours duquel « les plafonds d’hier sont devenus les planchers d’aujourd’hui » pour le Parti de Marine Le Pen. Une montée des eaux généralisée sur tout le territoire qui s’observe autant dans les « vieux bastions frontistes » que dans « les terres de mission » du RN.
Le RN a des niveaux stratosphériques dans toute la France
La bascule est particulièrement visible dans les territoires historiquement dominés par la droite républicaine, avec des poussées encore plus marquantes dans ces villes marquées soit par les émeutes (Loiret) ou par des faits divers comme celui de Crépol où la liste Bardella est passée de 23 à 45 % par rapport à 2019.
Les résultats du RN aux élections européennes Crédit: AFP
Plus largement, le vote RN atteint des niveaux « stratosphériques » – au-delà de 40 % – dans toute une partie du territoire à l’exception des grandes villes. « Quand une force politique parvient, à elle seule, à atteindre le seuil de 40 %, voire à le dépasser, cela signifie que sa vision du monde et le diagnostic qu’elle porte sur l’état du pays ont très massivement infusé et que c’est son idéologie qui imprègne le sens commun partagé par la population du territoire en question », constate le politologue. Ainsi le discours du RN – autrefois tabou et difficile à assumer – a largement infusé dans la population mais avec une « dynamique contrastée entre la France rurale et périurbaine, où le RN déjà puissant a b[...]
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