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Au Québec, le réchauffement climatique a multiplié par 7 la probabilité des incendies mortels de l’été

Selon une étude réalisée par la World Weather Attribution, le réchauffement climatique a multiplié par 7 la probabilité des incendies géants qui dévastent le Canada cet été (photo prise le 14 juillet au Québec et diffusée par la Société de Protection des Forêts, SOPFEU).
Selon une étude réalisée par la World Weather Attribution, le réchauffement climatique a multiplié par 7 la probabilité des incendies géants qui dévastent le Canada cet été (photo prise le 14 juillet au Québec et diffusée par la Société de Protection des Forêts, SOPFEU).

CHANGEMENT CLIMATIQUE - Il est rare de pouvoir chiffrer aussi précisément l’ampleur du réchauffement climatique. Au Canada, le phénomène a rendu au moins sept fois plus probables les conditions météo extrêmes derrière la saison des feux qui fait rage dans l’Est du pays cette année, selon une étude publiée ce mardi 22 août par un réseau de scientifiques spécialisé dans ce type d’analyses.

Les chercheurs du World Weather Attribution (WWA) ont déterminé que le changement climatique, provoqué par l’activité humaine, a augmenté la probabilité de températures élevées et de faibles taux d’humidité notamment, ce qui a joué un rôle majeur dans la propagation du brasier.

La saison des feux la plus dévastatrice de l’Histoire du Canada

Le Canada connaît cette année la saison des feux la plus dévastatrice de son Histoire. Plus de mille feux sont actifs d’Est en ouest à l’heure actuelle. Plus de 15 millions d’hectares ont déjà brûlé au total dans le pays, soit une superficie plus grande que la Grèce. Cela représente déjà plus du double du précédent record enregistré sur une saison des feux complète, alors que celle-ci est encore loin d’être finie cette année. À l’heure actuelle, environ 200 000 habitants ont dû être évacués, et quatre personnes sont décédées.

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« L’augmentation des températures crée des conditions semblables à celles d’une poudrière dans les forêts du Canada et du monde entier », a déclaré dans un communiqué l’une des chercheuses ayant participé à ces travaux, la climatologue britannique Friederike Otto. « Tant que nous ne cesserons pas de brûler des combustibles fossiles, le nombre d’incendies de forêt continuera d’augmenter. »

Pour leur étude, 16 chercheurs du WWA se sont concentrés sur des feux survenus entre mai et juillet au Québec, afin d’étudier une zone homogène en matière de climat et de végétation.

Quantifier l’impact du changement climatique directement sur le nombre de feux ou leur superficie est très difficile, ont-ils expliqué, notamment à cause du rôle d’autres facteurs, comme la cause directe d’un départ de feu ou encore les stratégies employées pour protéger les forêts. C’est pourquoi ils se sont concentrés sur l’effet du changement climatique sur les conditions météo propices aux incendies.

Jamais la période mai-juin n’avait été aussi chaude depuis 1940

Les chercheurs ont étudié une mesure appelée « indice forêt-météo », qui combine la température, la vitesse du vent, l’humidité et les précipitations, afin d’estimer le risque de feux de forêts. Ils ont ensuite isolé la période de sept jours durant laquelle les conditions météo étaient les plus favorables aux feux, entre mai et juillet. Selon leur analyse, ces conditions extrêmes ont été rendues deux fois plus susceptibles de se produire à cause du changement climatique. Ce dernier a aussi rendu ces conditions 20 % plus intenses, selon l’étude.

Dans un deuxième temps, les chercheurs ont voulu évaluer la sévérité des conditions météo sur toute la saison écoulée. Ils ont pour cela pris en compte les valeurs quotidiennes dérivées du même indice, de janvier à juillet. La probabilité que de telles conditions favorables aux incendies surviennent sur cette durée a été multipliée par sept par le réchauffement climatique, ont-ils déterminé. Elles ont en outre été rendues 50 % plus intenses.

« Le changement climatique augmente considérablement l’inflammabilité du combustible disponible pour les incendies de forêt, ce qui signifie qu’une simple étincelle, quelle qu’en soit la source, peut rapidement se transformer en un véritable brasier », a expliqué Yan Boulanger, chercheur pour le ministère canadien des Ressources naturelles, qui a participé à ces travaux.

La période de mai à juin a été la plus chaude enregistrée au Canada depuis le début des relevés en 1940. Les fortes températures ont entraîné la fonte rapide de la neige au mois de mai, permettant aux feux de se développer de façon précoce.

Des destructions « tout simplement incroyables »

Les conséquences des feux au Québec ont été ressenties jusqu’à New York et Washington aux États-Unis, où leur fumée a obscurci le ciel en juin, avec des niveaux de pollution aux particules fines qualifiés de dangereux pour la santé. Des écoles ont dû être temporairement fermées et des événements en extérieur annulés.

Des feux d’une telle ampleur aggravent en outre le changement climatique, car ils relâchent eux-mêmes des gaz à effet de serre. Les feux canadiens se produisent majoritairement dans la forêt boréale, qui relâche davantage de carbone que d’autres écosystèmes quand elle brûle.
Au total, les incendies du pays cette année ont généré l’équivalent de plus d’un milliard de tonnes de CO2. Du jamais vu.

Les chercheurs du WWA soulignent également les conséquences sur les populations isolées, l’industrie forestière, et les écosystèmes. « Le terme ’sans précédent’ ne rend pas justice à la gravité des incendies de forêt qui ont ravagé le Canada cette année », a souligné Yan Boulanger. « D’un point de vue scientifique, le doublement du précédent record de superficie brûlée est tout simplement incroyable. »

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