Pour éviter le déclassement, l’Europe doit changer son logiciel d’innovation
EDITORIAL - Manque d’investissement, bureaucratie, régulation… L’Europe est à la traîne en matière de recherche et développement ce qui nuit à sa compétitivité. Elle doit changer son logiciel, et passer à une autre approche de l’innovation.
A la traîne, l’Europe fait face à un gros problème de compétitivité. La productivité horaire correspond aux deux tiers de ce qu’elle est aux Etats‑Unis ; or, sans productivité, nous ne pouvons pas réussir à créer du pouvoir d’achat. Parmi les causes, le manque d’innovation. L’Europe dépense trop peu en recherche et développement (R&D). En 2000, les Etats s’étaient fixé pour objectif de consacrer 3 % du PIB à l’innovation ; vingt-quatre ans plus tard, cette part plafonne à 2 %, avec un secteur privé qui n’investit que 1,2 % du PIB dans la recherche, contre 2,3 % aux Etats-Unis, sans que le secteur public ne vienne compenser (0,7 % du PIB de part et d’autre).
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Par ailleurs, elle le dépense mal : aux Etats-Unis, 85 % des dépenses privées en R&D concernent la tech ; en Europe, 50 % sont consacrés à l’automobile. Au-delà d’être absent des secteurs d’avenir, le Vieux Continent se concentre sur une industrie aux marges plus faibles que les entreprises de la tech, et qui risque d’être dépassée par l’arrivée de la voiture électrique et de la voiture autonome, que les Chinois et les Américains font très bien.
470 millions d’euros pour la recherche de rupture
L’innovation en Europe est victime de plusieurs obstacles. Ses régulations, avec un droit du travail inadapté aux start-up et à l’innovation ; ses règles, excessivement bureaucratiques ; son système éducatif aux performances extrêmement faibles, notamment en sciences ; sa recherche universitaire, trop peu connectée à l’industrie ; sa culture entrepreneuriale, insuffisamment répandue. Enfin, des manques demeurent dans la construction de l’Union européenne, qui ne dispose pas de marché des capitaux unifié et compte encore 27 droits du travail différents.
Les circuits de financement publics, eux, font face à des problèmes de montants. Aux Etats-Unis, l’Institut national de la santé dépense 46 milliards de dollars par an pour la recherche en santé, là où Horizon [...]
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