Publicité
Marchés français ouverture 2 h 27 min
  • Dow Jones

    38 085,80
    -375,12 (-0,98 %)
     
  • Nasdaq

    15 611,76
    -100,99 (-0,64 %)
     
  • Nikkei 225

    37 969,78
    +341,30 (+0,91 %)
     
  • EUR/USD

    1,0726
    -0,0007 (-0,06 %)
     
  • HANG SENG

    17 626,75
    +342,21 (+1,98 %)
     
  • Bitcoin EUR

    60 012,59
    +111,50 (+0,19 %)
     
  • CMC Crypto 200

    1 386,86
    +4,29 (+0,31 %)
     
  • S&P 500

    5 048,42
    -23,21 (-0,46 %)
     

Twitter : combien vaut le petit oiseau du web ?

Après Facebook en 2012, c'est au tour d'un autre site de réseau social bien connu pour ses gazouillis de viser l'introduction en bourse, j'ai nommé... Twitter ! Mais à quel prix ?

Twitter

Fondée en 2007, Twitter est une startup en pleine croissance et revendique aujourd'hui 218 millions d'utilisateurs actifs par mois, un chiffre qui a grimpé de 44% en un an. Le principe de base de ce réseau social est aujourd'hui bien connu : l'échange de messages courts, limités à 140 caractères. Cela fait de Twitter le parfait support des petits commérages entre amis, mais aussi parfois de rumeurs de plus grande échelle, comme celle qui s'est propagée le 23 avril 2013. L'indice Dow Jones avait brutalement chuté après le piratage du compte Twitter de l'agence de presse Associated Press et l'émission d'un "tweet" mensonger annonçant une double explosion à la Maison-Blanche. C'est aussi sur Twitter que se mesure aujourd'hui la célébrité des stars : avec près de 40,3 millions d'abonnés, ou "followers", Lady Gaga est indubitablement plus célèbre que Justin Timberlake, qui n'en affiche que 27,4 millions.

De la notoriété, mais pas encore de rentabilité

Question notorité, Twitter n'a donc quasiment plus rien à envier à Facebook, voire à Google. Mais pour ce qui est des fondamentaux financiers, c'est autre chose. Car si le petit oiseau le plus célèbre du web grossit à vue d'oeil, il a toujours besoin que de gentils financiers lui donnent la becquée. Si le chiffre d'affaires de Twitter, après avoir triplé en 2012, a encore plus que doublé sur les neuf premiers mois de 2013, à 422 millions de dollars, ses pertes ont pratiquement doublé aussi sur la période, atteignant 134 millions de dollars. Or, la société est encore en pleine phase d'investissement. Car si les "twittos" sont répartis à travers toute la planète, le chiffre d'affaires, provenant essentiellement de la publicité, est encore réalisé aux trois-quarts aux Etats-Unis. Afin de "monétiser" cette audience à l'étranger, Twitter essaime à l'étranger, via des créations de filiales, comme ce fut le cas fin 2012 en France. Et il faut aller vite, car d'autres réseaux sociaux encore plus jeunes que Twitter, comme Tumblr ou Pinterest, sont déjà de sérieux rivaux sur le marché américain.

Twitter ne veut pas faire comme Facebook

Twitter reste donc à un stade de développement moins avancé que ne l'était Facebook au moment de son IPO ("initial public offering" ou introduction en Bourse). Lors de cette opération mouvementée, de nombreux observateurs plus ou moins avertis avaient décrié la société, l'accusant de "ne pas encore avoir de modèle économique" ! Une vision un peu sommaire car, dès 2011, Facebook enregistrait un chiffre d'affaires de 3,7 milliards de dollars et 668 millions de dollars de bénéfice net. Pas si mal comme modèle économique. Quoi qu'il en soit, le souvenir de l'IPO de Facebook a laissé des traces dont Twitter semble tenir compte à l'heure de préparer sa propre arrivée en bourse. D'une part, les fonds levés seront bien inférieurs : un milliard de dollars au maximum, contre 16 pour Facebook. Ensuite, Twitter a choisi le marché du New York stock exchange pour son introduction, de préférence au Nasdaq, marché souvent choisi par les sociétés technologiques, mais dont les systèmes avaient littéralement implosé au moment de l'arrivée de Facebook, contribuant à la confusion ambiante.

Une valorisation autour de 15 milliards de dollars ?

Reste donc à savoir quelle sera la valorisation accordée à Twitter par la bourse. Compte tenu des éléments précédents, il est clair qu'elle sera notablement inférieure à celle de Facebook. PrivCo, un cabinet d'études financières sur les sociétés non cotées, indiquait en septembre une fourchette de prix de 20 à 30 fois le chiffre d'affaires 2013. De tels multiples pourraient sembler ahurissants mais il ne faut pas oublier que le web reste un secteur de croissance, même pour des ténors comme Google (25% de croissance au premier semestre, avec plus de 28 milliards de dollars de chiffre d'affaires). Twitter peut donc espérer une capitalisation boursière comprise entre 13 et 19,5 milliards de dollars, sur la base de revenus qui devraient être de l'ordre de 650 millions de dollars en 2013, notablement au-dessus des estimations ayant circulé avant la révélation des vrais chiffres. De son côté, Facebook capitalise aujourd'hui quelque 132 milliards de dollars. De quoi faire taire ceux qui pensaient que la valeur à l'introduction (100 milliards) était exagérée.


Emmanuel Schafroth, (contact @emschaf)

Lire aussi

Nos voitures rouleront-elles toutes au pétrole bio ?

Vendre quelque chose qu'on ne possède pas, c'est possible

Les objets du futur seront connectés ou ne seront pas