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Il y a un an... l'introduction en bourse mouvementée de Facebook

Voici un an, le roi des réseaux sociaux arrivait en bourse. Une opération ultra-médiatisée qui tourna à la débâcle. Pourquoi ? Le rappel des faits avec Cédric Chaboud, gérant à la SPGP.

Cours-action-Facebook

Entre le réseau social professionnel Linkedin, le site d'achats groupés Groupon et l'éditeur de jeux en ligne Zynga, l'année 2011 avait été fertile en introductions en Bourse de sociétés Internet, chacune pouvant successivement revendiquer le titre de"plus grosse opération dans le secteur depuis l'entrée en bourse de Google". Mais celle que tout le monde attendait, c'était naturellement celle de Facebook, la success story à l'américaine par excellence, avec son patron semblant à peine sorti de l'adolescence mais déjà star d'un long métrage. Pourtant, en mai 2012, il y a tout juste un an, le triomphe annoncé tourna au fiasco, sonnant le glas de la vague d'introductions high tech.

Une introduction en bourse particulièrement attendue

Ratée, l'introduction de Facebook ? Pas vraiment, puisque l'opération eut bel et bien lieu, permettant à la société de lever la coquette somme de 16 milliards de dollars, soit plus de quatre fois son chiffre d'affaires 2011. Mais le cours s'effondra très rapidement après l'opération, suscitant une vive polémique autour de cette société peut-être trop vite montée en graine. Comment en est-on arrivé là ? La première explication est exogène. "Le marché n'était pas favorable,explique Cédric Chaboud, gérant de la sicav Skylar Origin chez SPGP et spécialiste des introductions en Bourse. Après un bon début d'année, les marchés d'actions commençaient déjà à s'inquiéter de la situation en Espagne,ce qui occasionna un recul d'environ 10% sur l'indice américain S&P 500 et une sortie des positions risquées du portefeuille des investisseurs."

Dans ce contexte,Facebook s'est valorisé très cher, ce qui est assez classique pour ce type de sociétés, où les investisseurs achètent non pas les performances passées, mais le potentiel de développement. Alors que la fourchette de prix prévue pour la vente des actions était de 28 à 35 dollars, le prix fut finalement fixé au-delà... à 38 dollars. "Cela peut étonner un investisseur européen, mais cette pratique est assez répandue aux Etats-Unis, où il est possible de fixer le prix jusqu'à 20% au-dessus de la fourchette, si la demande est très forte", tempère Cédric Chaboud.

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Et justement, Facebook aen quelque sorte été victime de son succès. "La société ayant une marque très forte et reconnue, de nombreux particuliers ont souhaité acquérir destitres et, craignant de ne pas être servis à la hauteur de leur demande, ont passé des ordres excessivement importants", rappelle Cédric Chaboud.

De l'euphorie à la panique

Le jour de l'ouverture des cotations, le vendredi 18 mai, tout commença plutôt bien, le titre cotant 42 dollars à l'ouverture, pour culminer à 45 dollars, dans des échanges énormes:573 millions de titres traités en bourse dès le premier jour, soit un montantde l'ordre de 23 milliards de dollars ! "Les afflux d'ordre ont été tellement énormes que les systèmes informatiques du Nasdaq ont craqué, ce qui a eu pour effet de rendre les investisseurs littéralement aveugles : ils ne pouvaient plus savoir si leurs ordres d'achat ou de vente sur Facebook avaient été exécutés ou non", se souvient Cédric Chaboud.

Cet énorme couac, qui a occasionné une procédure, toujours en cours, à l'encontre du NASDAQ, le marché boursier sur lequel est coté Facebook, a facilité le passage de l'euphorie à la panique. Le vendredi, les banques responsables de l'introduction ont pu, grâce à la technique dite de la "green shoe", soutenir le cours du titre, évitant qu'il ne tombe au-dessous du prix d'introduction. Il a ainsi fini sa première journée à 38,23 dollars. Le problème, c'est que, une fois le week-end passé, les autorités de marché étaient toujours incapables de renseigner les investisseurs sur les titres qu'ils avaient effectivement achetés ou vendus. Dans ce désordre, tout le monde se mit à vendre Facebook en masse, déclenchant une baisse de près de 11% le lundi, puis encore de 8,9% le mardi. Ce mauvais vent s'est prolongé lorsque, dix jours après l'introduction, les particuliers qui avaient réservé des titres ont été livrés et s'en sont massivement débarrassés, puis lors de la publication fin juillet des premiers résultats de Facebook depuis l'introduction, perçus négativement par le marché.

Facebook, un potentiel intact

Enfin, un autre facteur a pesé sur le titre. Jusqu'à la fin 2012 se sont étagées trois tranches colossales de déblocages d'actions Facebook émises en faveur des salariés (celle de mi-novembre représentant à elle seule 800 millions d'actions). Ceux-ci ayant ainsi la possibilité de les céder sur le marché, cela a occasionné des flux vendeurs importants, fragilisant le cours de bourse.

Décidément, l'introduction de Facebook a ressemblé à un naufrage. Cela pèse-t-il encore sur l'avenir de la société ? Cédric Chaboud ne le pense pas. "La société a pris conscience de l'enjeu de la migration du web vers le mobile et a mis en place une stratégie de monétisation en ce sens. Facebook reste un acteur ultra-dominant dans son secteur et devrait être largement profitable dans les années à venir", constate-t-il. Jusqu'ici,d'ailleurs, la croissance reste forte : au premier trimestre, le chiffre d'affaires a augmenté de 38%, à près de 1,5 milliard de dollars. Pas mal, pour une société née il y a moins de 10 ans dans une chambre d'étudiant.

Emmanuel Schafroth

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