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Roland-Garros : une belle entreprise qui ne connaît pas la crise


Le tournoi de Roland-Garros est un événement majeur du tennis, en France et dans le monde. Et c'est un tournoi qui rapporte gros.


Cocorico ! Avec le Tour de France ou les 24 Heures du Mans, c'est un des événements sportifs français ayant un véritable retentissement mondial. La 82ème édition du tournoi de tennis de Roland-Garros est ouverte et se déroulera jusqu'au 10 juin prochain. Rendez-vous incontournable pour les amateurs de raquette, c'est aussi une "machine à cash" considérable, pierre angulaire du financement du tennis en France.

Plus de 150 millions d'euros de chiffre d'affaires annuel

"En 2011, le tournoi a généré un chiffre d'affaires de 151 millions d'euros, rappelle Gilbert Ysern directeur général de la Fédération française de tennis (FFT) et directeur du tournoi de Roland-Garros. Pour 2012, les chiffres ne sont pas définitifs mais nous estimons que la croissance sera de 5% environ." Si l'on excepte quelques à-coups ça et là du fait de la renégociation en baisse d'un contrat de droits de rediffusion, le business de Roland-Garros affiche une progression constante et même forte : en 2000, le chiffre d'affaires n'était ainsi "que" de 85 millions d'euros. Pas de crise pour le roi des tournois !

Cette solidité s'explique notamment par une répartition harmonieuse de l'activité entre quatre sources de profit principales. Bien sûr, il y a la billetterie : le nombre de spectateurs accueillis chaque année dans l'enceinte de la porte d'Auteuil s'est stabilisé aux alentours de 460.000 sur les trois semaines que dure au total le tournoi. Mais cette manne financière, certes importante, ne représente en fait que 18% des recettes totales générés par Roland-Garros. "La demande de billets est très supérieure à l'offre, mais nous cherchons avant tout à préserver le confort des spectateurs", explique Gilbert Ysern. En fait, ce sont les droits perçus de la part des télévisions pour la retransmission des matchs qui constituent la première source de profits de Roland-Garros : un tiers du chiffre d'affaires total. Relayé par environ 170 chaînes de télévision, l'événement touche 3 milliards de personnes à travers la planète. Dans le choix de l'octroi des droits, l'objectif est précisément d'optimiser cet indicateur de couverture, afin de perpétuer le rayonnement du tournoi, parfois au détriment de la rentabilité immédiate.

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Des partenaires fidèles

La deuxième source de revenus du tournoi est apportée par les partenariats avec les annonceurs officiels. Là, un nom brûle les lèvres, tant on l'associe spontanément au tennis. Roland-Garros affiche 18 partenaires et fournisseurs officiels, dont Perrier, Lacoste ou encore Peugeot, mais n'a qu'un seul "parrain" : BNP Paribas ! "Notre partenariat avec Roland-Garros remonte à 1973 et vient d'être reconduit pour 5 ans, ce qui ne sera une surprise pour personne tant cette relation est solide", rappelle Sébastien Guyader, responsable du sponsoring sportif de BNP Paribas, avant d'ajouter dans un sourire : "dans le groupe, nous avons deux valeurs principales : l'accompagnement dans la durée et... le tennis." Pour la banque, Roland-Garros a été le début et reste la clé de voûte d'une véritable histoire d'amour avec le tennis. Rien qu'en France, elle sponsorise aujourd'hui une quinzaine de tournois professionnels, dont le BNP Paribas masters de Bercy ou le tournoi de Nice, mais sa présence dépasse de beaucoup les frontières hexagonales, avec de multiples autres partenariats à tous les niveaux : tournoi du Queens en Angleterre, Fed Cup, Coupe Davis, etc. Au total, BNP Paribas consacre 30 millions d'euros par an au sponsoring du tennis, dont un tiers en France. Pour les téléspectateurs de Roland-Garros, impossible de manquer cet omniprésent partenaire. "Pour chaque minute de retransmission du tournoi en 2011, la marque BNP Paribas est apparue en moyenne 30 secondes, ce qui représente l'équivalent de 675.362 spots publicitaires", indique Sébastien Guyader. La fidélité des partenaires permet aussi au tournoi une sorte de démultiplication en matière de communication. A côté de l'argent qu'ils apportent au tournoi, les partenaires mettent en oeuvre des "activations", c'est à dire des opérations de communication autour de l'événement, ce qui promeut la marque.
La quatrième grande source de revenus réside dans les opérations de relations publiques (20% du CA) qui peuvent être organisées à l'occasion de l'événement. Les entreprises peuvent ainsi louer des loges pour inviter leurs clients et se voient proposer des services associés, comme la restauration, par exemple.

Un événement ultra-rentable... au service du premier sport individuel

Pour faire tourner cette grosse machine qu'est Roland-Garros, 120 personnes travaillent à plein temps au cours de l'année. Et durant l'événement, le tournoi et ses partenaires mobilisent entre 5.000 et 10.000 personnes. Pour autant, la rentabilité de l'événement est exceptionnelle. Même en tenant compte des quelques 18 millions d'euros de dotations alouées aux joueurs, la marge nette après investissements est légèrement inférieure à 50 millions d'euros. Et comme la FFT, propriétaire de l'événement, est une association loi 1901, à but non lucratif, ce pactole irrigue toute la filière tennis : politique sportive, développement de structures régionales ou  départementales, construction d'infrastructures, etc. De quoi conforter une discipline qui, avec 1,1 million de licenciés, est le premier sport individuel en France. Cette belle rentabilité va aussi aider à financer le nouveau stade de Roland-Garros, qui devrait être livré pour l'édition 2017 du tournoi et représente un investissement de 275 millions d'euros, que la FFT financera à 85% environ. Là encore, l'objectif est de donner plus d'espace et de confort aux publics qui font vivre le tournoi : sportifs, spectateurs, partenaires.

Emmanuel Schafroth

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