Victoria Knowles : elle fait trembler les jeunes loups de la finance

C’est un petit ouvrage, "The PA", vendu pour quelques livres sterling et publié à compte d’auteur sur Internet. Et pourtant, depuis quelques jours à Londres, on ne parle plus que de ça dans les coulisses des grandes institutions financières.

Son auteur, Victoria Knowles, y raconte par le menu son travail d’assistante personnelle auprès des pontes de la City, le célèbre quartier d’affaires. Après des études de théâtre et quelques participations à des soaps anglais, cette comédienne enchaîne trois postes successifs de "personal assistant " (PA) et bascule. "Harcelée moralement, diminuée, travaillant dix-huit heures par jour, j’ai failli terminer à l’asile. Moi qui étais faite pour devenir actrice, je peux vous dire que, si Hollywood est peuplé de gentils dingues excentriques, à la City, j’ai rencontré de vrais méchants, pervers narcissiques et dangereux."

Pour Victoria, PA devient rapidement "personal assassin"."Outre les humiliations, c’est l’absence de toute identité qui est pesante. Je ne compte plus le nombre de fois où mon boss se masturbait devant son ordinateur alors que j’étais dans la même pièce. Certains avaient des rapports sexuels devant moi. Je n’existais pas pour eux. Le seul avantage de ce métier, c’est de faire bien sur un CV afin de rebondir ailleurs ensuite. "Trop gentille, elle comprend que l’argent et le pouvoir à outrance ont rendu fous ces jeunes loups de la finance. Blasés de tout, il ne leur reste que la torture mentale pour les arracher à leur ennui. Les principaux intéressés crient au scandale, à la falsification.

Victoria maintient et savoure sa fierté de recevoir des dizaines de lettres d’autres PA vivant le même cauchemar. La nouvelle étape est la vente de son livre à un gros éditeur. Elle se doutait que son histoire pouvait intéresser le monde, mais a préféré la tester sur ses amis via le Net. Elle vient de rencontrer les producteurs de la série Journal intime d’une call-girl qui flairent en elle la nouvelle héroïne. "Dans mon travail d’assistante, j’ai souvent eu l’impression d’être dans un film, mais… d’horreur."

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