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La techno de Berlin bientôt au patrimoine mondial de l'Unesco?

Parra for Cuva en concert au Schwuz le 20 mars 2018 à Berlin en Allemagne.  (Photo: Jana Legler via Getty Images)
Parra for Cuva en concert au Schwuz le 20 mars 2018 à Berlin en Allemagne. (Photo: Jana Legler via Getty Images)

MUSIQUE - Bientôt un nouveau membre au patrimoine mondial de l’Unesco? C’est en tout cas ce qu’espèrent les DJ pionniers du genre, qui viennent de proposer à l’organisation internationale d’inscrire sur sa liste la musique techno de Berlin et ses discothèques mythiques. Arrivée dans les années 1990, après la chute du Mur, dans la capitale allemande, la musique techno est l’âme de la ville.

Et pour cause. Si la musique techno est apparue dans la ville américaine de Détroit dans les années 1980,elle a été adoptée par les Berlinois à la chute du mur, en 1989, comme un hymne de la réunification de l’Ouest et de l’Est. Des vestiges de la guerre et de la période URSS, comme les usines ou les bunkers ont été investis par des boites de nuit techno.

L’essence de Berlin

“Après la chute du mur de Berlin, la techno a transformé la ville de Berlin. Les jeunes de l’Est l’aimaient, les jeunes de l’Ouest l’aimaient et ils étaient liés par elle”, raconte à The Guardian Dimitri Hegemann, fondateur du club Tresor, installé sous un grand magasin de Berlin-Est. “En 1989, 1990, les gens des pays de l’Est, comme la Pologne, sont venus au Tresor, et ils ne parlaient pas anglais. Cette nouvelle génération de techno de Détroit, Underground Resistance et ainsi de suite, n’avait pas de mots. Il n’y avait pas de messages stupides. C’était juste de la musique sur laquelle on pouvait danser.”

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La musique techno est l’essence de Berlin. Selon Peter Kirn, DJ, “vous pouvez littéralement entendre cette musique qui résonne dans tous les coins. Elle est vraiment partout”. “Dans d’autres villes, les gens n’accepteraient pas une musique vraiment dure ou bizarre, pleine de synthétiseurs et de boîtes à rythmes vraiment brutales et distordues. Vous ne pouvez pas jouer cela à l’heure de pointe dans un club, et encore moins pendant le déjeuner. Et ici, c’est tout à fait acceptable de jouer ça pendant le déjeuner”, explique-t-il au média anglo-saxon.

La techno est aussi un genre musical qui offre, d’après le DJ, un “refuge pour les personnes marginalisées”. Des artistes étrangers, et notamment des artistes noirs américains, originaires de Détroit, comme Alan Oldham et Juan Atkins, se sont installés en Allemagne, car la capitale offrait un plus grand soutien à leur musique. Berlin propose notamment des financements aux artistes. C’est aussi là où la musique électronique se crée puisqu’elle est le siège des entreprises qui fabriquent les logiciels et instruments à l’origine des beats électro.

Protéger les clubs berlinois

“La protection de l’Unesco contribuerait grandement à faire de la techno et de la culture des clubs une force sociale légitime, dotée d’une valeur historique et digne du soutien du gouvernement, et pas seulement une musique de club hédoniste et jetable et des drogues”, déclare l’artiste Alan Oldham, selon The Guardian.

Car les clubs techno de la capitale allemande ont aussi souffert de la crise sanitaire mondiale. “La Covid et l’embourgeoisement menacent la survie du Berlin libre, sauvage et créatif”, prévient Alan Oldham. Depuis une dizaine d’année déjà, de nombreuses boites de nuit ont fermé à Berlin. Mais là où dans d’autres villes, la fermeture de ces clubs est normale, à Berlin, elle inquiète, car avec eux disparait une partie de l’identité culturelle de la capitale.

Et c’est pour cette raison que le groupe Rave the Planet, un collectif d’artistes techno, a demandé à l’Unesco de reconnaitre la spécificité de la musique électronique. Car si l’Unesco reconnaissait la musique électronique berlinoise et ses boites de nuit comme un patrimoine mondial à protéger, alors cela ouvrirait des subventions et des sources de financements. Mais aussi, “des lieux historiques comme le Tresor et le Berghain, par exemple, seraient protégés en tant que monuments culturels”, indique Alan Oldham, à l’Observer.

En 2021, l’Allemagne compte 50 sites inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco, dont notamment les Cités de modernisme à Berlin et les parcs et châteaux de la capitale. Le pays fait partie des cinq États au monde qui possède le plus de sites inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco. La France en compte 49.

À voir également sur Le HuffPost: Le phare de Cordouan est entré au patrimoine mondial de l’Unesco

Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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