«La tech est un formidable outil d’émancipation des femmes, parfois plus que les lois» (E.Moreno)

Capital : Vous comparez la place de l’Afrique dans la tech à la place des femmes dans ce même secteur. Pourquoi ce parallèle ?

Elisabeth Moreno : A peine 2% des fonds de capital-risque dans le monde investissent en Afrique. De la même façon, seulement 2% d’entre eux s’intéressent aux business créés par des femmes. Et ce, alors même que de multiples études ont démontré que les entreprises gérées par des femmes sont plus rentables que celles gérées par des hommes et que les entreprises qui investissent en Afrique connaissent un retour sur investissement exponentiel. Il n’y a aucune raison rationnelle derrière cette exclusion du continent africain et des femmes des investissements mondiaux. Le lien entre les femmes et l'Afrique m'apparaît donc évident.

Vous avez été ministre déléguée à l’égalité entre les hommes et les femmes, vous êtes présidente de la fondation Femmes et numérique, quel regard portez-vous sur l’inclusion des femmes dans le monde des affaires ?

Je vois de plus en plus de femmes entreprendre, se hisser à des postes décisionnaires, mais je vois aussi beaucoup de femmes être en concurrence entre elles. Les hommes, eux, ont la capacité à se serrer les coudes pour réussir. Cette solidarité est plus difficile à trouver chez les femmes car le poids de nos responsabilités, à la fois personnelles et professionnelles, nous laisse peu de temps pour construire des réseaux. Cela fait des décennies que l’on parle de l’égalité entre les genres. Bien sûr qu’il y a eu des évolutions (...)

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