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Questions sur la diffusion vidéo en direct après Magnanville

par Yasmeen Abutaleb

SAN FRANCISCO (Reuters) - La vidéo mise en ligne sur Facebook par Larossi Abballa, le tueur d'un couple de policiers assassinés à leur domicile de Magnanville, dans les Yvelines, est la dernière illustration en date du caractère très sensible des diffusions de contenus en direct.

Dans ce document de douze minutes, le meurtrier, tué dans l'intervention des policiers d'élite du Raid, clame son allégeance à l'organisation Etat islamique (EI) et appelle les sympathisants du mouvement à suivre son exemple en s'en prenant à des policiers, des journalistes ou encore des surveillants de prison et des imams.

La vidéo, filmée selon lui sur les lieux du crime, a été relayée par un média lié à l'EI, l'agence de presse Amaq.

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Sa diffusion souligne les immenses défis que les géants du web comme Facebook, Twitter ou YouTube, la filiale de Google, vont devoir relever alors qu'ils développent le "live streaming", la capacité offerte à des centaines de millions d'internautes de diffuser des contenus vidéos en direct.

Ces derniers mois, Facebook a fait de son application Live une composante centrale de sa stratégie de développement. Twitter se focalise pareillement sur la diffusion vidéo en temps réel et YouTube, site leader du partage de vidéos en ligne, s'oriente aussi vers la diffusion en direct.

Toutes se sont dotées de protocoles censés retirer les contenus violant les règles d'utilisation, des protocoles qui reposent principalement sur des signalements par des internautes. Mais le délai de traitement de ces signalements est généralement de 24 heures, beaucoup trop long à l'heure des "diffusions virales" où un clic permet de partage un contenu.

"Nous comprenons bien et nous reconnaissons que des défis uniques se posent lorsqu'il s'agit du contenu et de la sécurité des vidéos sur Live", dit une porte-parole de Facebook. "Nous nous efforçons d'améliorer l'efficacité avec laquelle nous traitons les signalements de contenus qui violent nos 'Community Standards' (ndlr, les règles d'utilisation du site)", ajoute-t-elle.

VIOL ET SUICIDE EN DIRECT

Facebook n'est pas la première compagnie du secteur des technologies de l'information à devoir faire face à ce genre de difficultés. En avril, une jeune femme de 18 ans a été inculpée aux Etats-Unis pour avoir diffusé en direct le viol d'une de ses connaissances via l'application Periscope de Twitter. Le mois dernier, en France, une jeune femme a diffusé son suicide par le même canal.

"Ces entreprises ont déjà des difficultés à décider du retrait d'autres types de contenu générés par les internautes. Prendre des décisions de ce genre pour des diffusions vidéo en direct est encore plus complexe", note Aaron Altschuler, juriste chez ZwillGen, spécialiste du droit dans le domaine numérique, et ancien conseiller juridique de Yahoo.

Aucun commentaire n'a pu être obtenu auprès de Twitter. Chez YouTube, on dit que des équipes réparties dans le monde entier travaillent vingt-quatre heures sur vingt-quatre sur les signalements de contenus suspects. Le site, ajoute-t-on, supprime les comptes lorsqu'il a des raisons de penser que l'utilisateur appartient à un groupe figurant sur la liste noire des "organisations terroristes étrangères" établie par l'administration américaine.

Facebook, qui peut interrompre et retirer des contenus violant sa charte, dit recevoir chaque semaine des millions de signalements, dont la vaste majorité est traitée dans un délai de vingt-quatre heures. La société est en train d'accroître ses ressources dédiées à cette fin.

Elle teste également un dispositif de surveillance des contenus partagés en "mode viral" ou qui apparaissent dans le classement des "tendances" avant tout signalement, ce qui lui permettrait de réagir aussi rapidement qu'une chaîne de télévision par exemple, capable d'interrompre une retransmission en direct en cas d'incident.

Mais des spécialistes du secteur notent qu'il n'existe aujourd'hui aucun outil automatisé permettant d'identifier des vidéos sensibles ou contraires aux règles d'utilisation.

(Henri-Pierre André pour le service français)