Métavers : « Je crains les conséquences de la centralisation du pouvoir »
Quelle est votre définition, en tant que spécialiste du droit et universitaire, du métavers ?
C’est avant tout un objet informatique, technique et technologique, mais pas juridique. On peut voir le métavers comme un environnement numérique dans lequel les interactions sociales sont possibles. C’est un simulateur de réalité, un peu comme il existe des simulateurs de vol ou de conduite. Le métavers est donc la combinaison entre la technologie de l’imagerie (issue des jeux vidéo et du cinéma) et les modalités des réseaux sociaux. On retrouve leur mécanique – amis, posts, likes – mais dans la réalité virtuelle en 3D.
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À quel moment le métavers peut-il devenir un objet du droit ?
Pour l’instant, le droit dans le métavers en est au stade de la science-fiction. Mais le simple fait qu’il s’y intéresse est révélateur. Tant que les enjeux politiques et financiers sont négligeables, le droit n’intervient pas. Mais dès lors que les deux mondes, réel et virtuel, s’entrecroisent, le prisme juridique est nécessaire. La métaphore du Monopoly en est une bonne illustration : si l’on joue à cinq en cercle fermé, cela ne relève pas du droit. Mais si l’on décide de vendre un hôtel virtuel pour un vrai prix, à quelqu’un qui n’est pas dans la partie, cela devient un phénomène social qui outrepasse la sphère privée. On tombe alors dans le juridique.
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Les interactions sociales négatives du monde réel sont dupliquées dans le métavers
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