La lutte contre le trafic de drogue, cet implacable défi
EDITORIAL - La France est en passe de perdre la guerre contre la drogue. Cet échec est en partie imputable à nos élus qui n’ont jamais pris la mesure de la menace. La puissance des trafiquants implique aujourd’hui un effort comparable à celui déployé pour faire face au terrorisme.
Plus on mène la guerre contre la drogue, plus ce poison se répand. Le constat est cruel et s’impose au plus matamore de nos ministres, celui de l’Intérieur, Gérald Darmanin, contraint de reconnaître entre deux roulements de mots et de maxillaires que ses efforts « XXL » ne coupent que des tentacules de la pieuvre, lesquelles ne cessent de repousser, en plus grand nombre, laissant les têtes hors d’atteinte. Les substances hallucinogènes s’infiltrent par tous les ports de la France, par toutes ses artères. Mules et chevaux mécaniques se jouent des douaniers qui ne saisissent qu’une petite partie de la contrebande.
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Les consommateurs, eux, n’ont cessé de se multiplier, et les mafias de se renforcer au point de pouvoir menacer les gouvernements, en Belgique par exemple. On n’accablera donc pas outre mesure l’actuel chef de la police même si le vacarme d’actualité qu’il produit est inversement proportionnel aux résultats obtenus.
La légalisation du cannabis n’est pas la panacée
On relèvera d’abord la responsabilité collective de tous les personnages politiques qui, successivement aux responsabilités, n’ont jamais pris la mesure de la menace et du défi implacable à relever. Les médias ont aussi leur part de responsabilités : ils n’ont jamais traité le phénomène que par le biais policier ou poétique. Les paradis artificiels pour les lettrés, les trafics de banlieue pour les gardiens de l’ordre débordés.
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Ils ont refusé de s’attarder sur les milliers de vies amochées, brisées, perdues. Tous ces collégiens, tous ces lycéens embarqués sur des bateaux ivres de cannabis, de cocaïne, d’héroïne, qui finissent échoués, loin de leurs rêves, sur les récifs de la réalité. Selon la formule du sénateur PS Jérôme Durain, « nous étions comme des grenouilles plongées dans une casserole d’eau chaude qui ne se r[...]
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