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Les ventes de groupes pharmaceutiques affectées en Chine

par Adam Jourdan et Kazunori Takada et Ben Hirschler

SHANGHAI/LONDRES (Reuters) - La série d'enquêtes lancée cet été par les autorités chinoises contre des groupes pharmaceutiques soupçonnés de corruption, en premier lieu GlaxoSmithKline, a affecté leurs ventes locales, en particulier parce que de nombreux médecins craignent désormais de recevoir des représentants commerciaux, selon plusieurs cadres et sources médicales.

Des sources internes au secteur s'attendent à ce que la hausse du chiffre d'affaires chinois de GSK, accusé par la police chinoise d'avoir coordonné un système de pots-de-vin via des agences de voyages pendant six ans , ralentisse ou même s'inverse entre juillet et septembre, après avoir augmenté de 14% en rythme annuel au cours du deuxième trimestre.

Le groupe britannique n'est néanmoins pas seul à être visé et plusieurs concurrents attendent un ralentissement des ventes au cours du second semestre, après l'ouverture d'enquêtes sur des laboratoires étrangers comme Novartis, Sanofi et Bayer, ou chinois comme Sino Biopharmaceutical, et sur des fabricants de lait en poudre comme Danone.

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Les départements commerciaux des laboratoires soulignent que de nombreux médecins refusent désormais de rencontrer leurs représentants, par peur d'être soupçonnés de recevoir des pots-de-vin, notamment à cause des traitements peu élevés reçus par le personnel médical des 13.500 hôpitaux chinois.

"Il y a une chute des ventes, c'est sûr", confie un cadre commercial de GSK à Shanghai, sous couvert d'anonymat. "À cause de la situation actuelle et des rumeurs sur nos confrères arrêtés par les autorités, nous allons de moins en moins dans les hôpitaux. Nous avons peur que la même chose nous arrive."

PRUDENCE ACCRUE DES LABORATOIRES

Un distributeur de médicaments en lien avec des laboratoires étrangers en Chine confirme qu'au-delà du déclin particulièrement élevé des ventes de GSK, la hausse des ventes de l'ensemble du secteur a ralenti à 8-10% contre environ 20% en 2012.

Face à la nouvelle frilosité des médecins, dont certains rencontraient parfois une dizaine de représentants par jour selon un ancien cadre du secteur, les laboratoires se montrent eux aussi beaucoup plus prudents et ont accru la surveillance des différents échelons de leur réseau de distribution.

"Ils sont nerveux et veulent s'assurer du respect de la réglementation", a rapporté le dirigeant de l'un des distributeurs, sous couvert d'anonymat.

Certains observateurs doutent cependant que la série d'enquêtes et d'accusation de corruption permettent de mettre fin à ce type de pratiques, alors que les dépenses de santé chinoises devraient presque tripler à 750 milliards d'euros d'ici 2020, selon une étude du cabinet McKinsey.

"Les groupes pharmaceutiques vont simplement trouver d'autres méthodes", explique un cadre d'un laboratoire étranger, basé en Chine. "Certains d'entre eux se sont fait prendre parce qu'ils n'ont fait appel qu'à une ou trois agences de voyage, donc ils vont simplement se servir d'un plus grand nombre d'entre elles, ou trouver d'autres moyens d'acheminer l'argent."

"Tant que les médecins accepteront des pots-de-vin, rien ne changera", ajoute-t-il.

Julien Dury pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten