Publicité
Marchés français ouverture 2 h 26 min
  • Dow Jones

    38 085,80
    -375,12 (-0,98 %)
     
  • Nasdaq

    15 611,76
    -100,99 (-0,64 %)
     
  • Nikkei 225

    37 960,14
    +331,66 (+0,88 %)
     
  • EUR/USD

    1,0726
    -0,0007 (-0,06 %)
     
  • HANG SENG

    17 626,75
    +342,21 (+1,98 %)
     
  • Bitcoin EUR

    59 941,16
    +7,57 (+0,01 %)
     
  • CMC Crypto 200

    1 386,47
    +3,90 (+0,28 %)
     
  • S&P 500

    5 048,42
    -23,21 (-0,46 %)
     

Les paiements, nouveau champ de bataille entre Apple et Samsung

par Matt Siegel et Se Young Lee

SYDNEY/SEOUL (Reuters) - Le développement du marché des paiements mobiles est l'occasion pour Samsung Electronics de refaire son retard sur Apple, le groupe américain ayant lui saisi depuis longtemps l'importance de bâtir un "écosystème" de services autour de ses produits.

La capacité de l'iPhone de servir de terminal pour commander divers services est une nouvelle source de revenus pour Apple qui prélève sur chaque transaction une commission - de 0,15% semble-t-il aux Etats-Unis - versée par ses banques partenaires.

Samsung pour sa part ne prélève aucune commission chez ses associés financiers, considérant le service Samsung Pay comme un moyen d'augmenter les ventes de combinés et d'autres matériels.

PUBLICITÉ

"Nous sommes spécialisés dans les matériels et ce que nous voulons fondamentalement, c'est que les usagers de nos téléphones les apprécient de plus en plus", explique Elle Kim, vice-présidente à l'international de Samsung Pay.

Pour l'instant, les adversaires se jaugent: Apple Pay et Samsung Pay ne se font concurrence aux Etats-Unis que depuis septembre, depuis quatre mois en Chine, et depuis une à deux semaines en Australie et à Singapour. Apple Pay est également disponible en Grande-Bretagne et au Canada et Samsung Pay en Corée du Sud et en Espagne.

Apple Pay a généré 10,9 milliards de dollars de recettes en 2015, surtout aux Etats-Unis, ce qui est peu comparé aux 1.000 milliards de dollars estimés de transactions mobiles en Chine l'an passé, dominées par les géants de l'internet Alibaba et Tencent.

Alibaba et Tencent veulent développer ce segment en dehors de Chine mais pour l'instant ils n'ont pas réalisé de percée décisive.

Samsung a dit mardi que l'équivalent de plus d'un milliard de dollars de transactions avait transité par son système de paiements en Corée du Sud depuis son lancement en août, un montant minime par rapport aux 500 milliards de dollars de transactions réalisées par des cartes de crédit l'an dernier.

Il n'y a a priori aucune raison pour que les banques ne collaborent pas avec les deux concurrents mais Samsung a adopté une approche susceptible de lui attirer leurs faveurs.

"Apple veut contrôler plus et les négociations sont plus délicates", dit Christophe Uzureau, vice-président de Digital Payment Stratégies du consultant Gartner. "Samsung est plus arrangeant, ce qui veut du dire, pour les banques, la possibilité d'avoir des conditions plus souples".

ATOUT DANS LA MANCHE

Par ailleurs, Samsung a un atout technologique dans sa manche.

Apple Pay ne fonctionne qu'avec des terminaux dotés de la technologie Near Field Communications (NFC), alors que les téléphones compatibles avec Samsung Pay emploient à la fois NFC et une technologie plus ancienne appelée Magnetic Secure Transmission (MST), qui simule la bande magnétique des cartes de paiement physiques.

Cela donne à Samsung un avantage dans des pays tels que les Etats-Unis où les terminaux NFC ne sont pas légion, constate Thomas Ko, l'un des responsables de la recherche-développement de Samsung.

"Il s'agit pour les paiements mobiles d'être aussi disponibles que les cartes de plastique sinon il est très difficile pour quiconque de passer du portefeuille au mobile", énonce-t-il.

Apple et Samsung investissent dans les paiements mobiles pour préserver leur capacité de fixer sans trop de contraintes les prix de leurs combinés haut de gamme dans un marché dont la croissance ralentit avec une concurrence chinoise qui fait baisser les prix de vente moyens.

"Les deux groupes veulent que leur service de paiement soit un ferment de loyauté", dit Foad Fadaghi, directeur général du consultant Telsyte.

Apple parvient à s'assurer la loyauté de ses abonnés par le biais d'un écosystème unique et d'un système d'exploitation propriétaire. Samsung, dont les mobiles, comme ceux de bon nombre de ses concurrents, tournent sur l'OS Android de Google, a plus de mal à se différencier.

"C'est plus important pour Samsung d'avoir des services tels que Samsung Pay pour devancer ses concurrents, nombreux en particulier dans la galaxie Android, et surtout chinois", déclare Foad Fadaghi.

(Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Marc Joanny)