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Les biotech : des entreprises pas comme les autres

Les sociétés de biotechnologies fleurissent en France. Voyons à quoi ressemblent ces entreprises si particulières.

biotech

Cardio 3 BioSciences, société oeuvrant dans la médecine régénérative du coeur, Erytech Pharma, qui a mis au point un traitement contre la leucémie ou encore Spineguard et Spineway, spécialistes de la chirurgie rachidienne... Voici quelques unes des sociétés arrivées sur le marché parisien depuis le début de l'année 2013. La Bourse de Paris compte ainsi une quarantaine de sociétés de biotechnologies cotées, le flux d'introductions en Bourse de sociétés de biotechnologies ne s'étant jamais vraiment arrêté dans ce secteur, contrairement à tous les autres, ce qui est un signe certain de vitalité. Mais au fait, une "biotech", c'est quoi au juste ? A quoi ressemblent ces petites sociétés œuvrant dans cette industrie des "sciences de la vie" ?

Un secteur multiforme

Tout d'abord, il faut distinguer deux concepts proches. D'abord, la biotechnologie à proprement parler regroupe l'ensemble des techniques de production de biens obtenus par la manipulation d'organismes vivants et peut avoir plusieurs débouchés, comme l'industrie (on parle alors de biotechnologies "blanches") ou le secteur agricole (biotechnologies vertes). Mais on connaît surtout les sociétés de biotechnologies dites rouges, qui développent des nouveaux médicaments ou traitements. Citons par exemple la société Transgene qui travaille sur des produits de traitement des cancers et maladies infectieuses chroniques, Stallergènes, spécialisée dans les maladies respiratoires, ou encore Diaxonhit, qui s'attaque à la maladie d'Alzheimer. A côté de cela, on trouve des entreprises dites "medtech" (pour "technologies médicales"), qui développement des équipements à usage médical, comme Mauna Kea, qui fabrique des outils d'imagerie médicale, Spineguard (appareil permettant de percer la colonne vertébrale pour y poser des vis) ou Stentys (fabrication de "stents" qui se glissent dans les artères pour éviter qu'elles ne se bouchent).

Un tissu très dynamique de petites entreprises

Si les biotechnologies sont assez jeunes en tant que secteur économique, il y a une vraie tradition française en la matière. La société Cayla, spécialiste de la fermentation de micro-organismes et vétéran du secteur en France, a ainsi été créée dès 1977, c'est-à-dire à la même époque que Genentech, une des "success story" américaines du secteur, puisque la société fut finalement rachetée par le géant suisse de la santé Roche pour la bagatelle de 47 milliards de dollars ! C'est ce que rappelait récemment André Choulika, PDG de la société Cellectis et président de France Biotech, l'association professionnelle du secteur, dont le panorama annuel permet de se faire une idée du secteur. Sa dernière édition dénombre 186 sociétés "biotech" et "medtech", dont un tiers ont plus de 10 ans d'existence mais une cinquantaine a vu le jour en 2012. Une véritable effervescence. Ce sont pour l'essentiel des PME, voire des TPE, puisque leur effectif moyen est de 22 personnes seulement. Petites, mais gourmandes en capitaux ! Entre le début du développement d'un nouveau médicament et sa commercialisation, il peut s'écouler 10 ans ou plus : un parcours très codifié, fait de différentes phases de test destinées à vérifier que le médicament peut apporter une amélioration thérapeutique par rapport à ceux déjà existants, sans générer d'effets secondaires trop massifs. A la fin du parcours, les autorités du médicament de chaque pays donnent le feu vert à la mise sur le marché, ou pas, réduisant éventuellement à néant le travail de la société sur la période. De manière presque structurelle, ces sociétés génèrent dans un premier temps des pertes importantes, car elles doivent investir beaucoup et longtemps... avant d'avoir le moindre chiffre d'affaires.

Très peu de revenus... et autant de pertes.

Les sociétés étudiées par France Biotech affichent ainsi un chiffre d'affaires moyen de 1,35 million d'euros et à peu près autant de pertes. Mais cela n'est là qu'une moyenne et certains cas particuliers apparaissent plus extrêmes. Prenez le cas de Neovacs, spécialiste des vaccins. En 2012, ses revenus, essentiellement constitués de subventions, se sont limités à 115.000 euros et ses pertes nettes atteignaient 7,15 millions d'euros... Dans aucun autre secteur une telle société ne pourrait être cotée en Bourse et atteindre une valeur boursière de 35 millions d'euros. Clairement, ce que valorise ici le marché, c'est seulement un potentiel. Et le risque de telles valeurs boursières est énorme. Certaines sociétés comme NicOx sont très prisée des spéculateurs à court terme : un comble pour un secteur où les projets s'étalent sur des années. Pour le secteur, la Bourse est une source de financement essentielle. En 2012, 146 millions d'euros ont été levés à l'occasion de huit introductions en Bourse (dont 41 millions pour DBV Technologies et 38 millions pour EOS Imaging) et 80 millions à l'occasion d'augmentations de capital de sociétés déjà cotées. Mais l'argent vient aussi des fonds de capital-investissement, qui ont injecté l'an dernier 138 autres millions d'euros dans le secteur, qui a ainsi pu investir près de 300 millions d'euros en recherche-développement. Mais quel est l'intérêt de développer des médicaments via ces petites structures alors qu'existent de très grandes sociétés pharmaceutiques solides financièrement ? La réponse est sans doute économique. Les recherches conduites par ces équipes à l'esprit entrepreneurial coûtent moins cher que celles des grands laboratoires. Mais si elles font mouche, la gloire et la fortune seront au bout du chemin.

Emmanuel Schafroth

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