Publicité
La bourse ferme dans 6 h 38 min
  • CAC 40

    8 047,56
    -17,59 (-0,22 %)
     
  • Euro Stoxx 50

    4 962,60
    -18,49 (-0,37 %)
     
  • Dow Jones

    38 386,09
    +146,43 (+0,38 %)
     
  • EUR/USD

    1,0705
    -0,0020 (-0,18 %)
     
  • Gold future

    2 324,20
    -33,50 (-1,42 %)
     
  • Bitcoin EUR

    58 726,11
    -631,68 (-1,06 %)
     
  • CMC Crypto 200

    1 301,53
    -37,54 (-2,80 %)
     
  • Pétrole WTI

    82,91
    +0,28 (+0,34 %)
     
  • DAX

    18 048,41
    -69,91 (-0,39 %)
     
  • FTSE 100

    8 171,00
    +23,97 (+0,29 %)
     
  • Nasdaq

    15 983,08
    +55,18 (+0,35 %)
     
  • S&P 500

    5 116,17
    +16,21 (+0,32 %)
     
  • Nikkei 225

    38 405,66
    +470,90 (+1,24 %)
     
  • HANG SENG

    17 763,03
    +16,12 (+0,09 %)
     
  • GBP/USD

    1,2537
    -0,0025 (-0,20 %)
     

Leader laitier mondial, Lactalis mise sur le Brésil et son énorme marché

Paul Grasset, directeur général de la coopérative brésilienne Itambé, lors d'une réunion à Belo Horizonte, dans l'État du Minas Gerais, au Brésil, le 16 avril 2024 (Douglas Magno)
Paul Grasset, directeur général de la coopérative brésilienne Itambé, lors d'une réunion à Belo Horizonte, dans l'État du Minas Gerais, au Brésil, le 16 avril 2024 (Douglas Magno)

Leader mondial des produits laitiers, le groupe français Lactalis mise sur le Brésil, cherchant à conquérir les consommateurs de ce pays-continent tout en relevant les sérieux défis pesant sur la production locale, à commencer par la faible productivité.

Entre le géant français du lait et le Brésil, marché énorme et puissance agricole d'envergure mondiale, le rapprochement paraît logique. "On a encore un potentiel très important de développement", dit à l'AFP Thierry Clément, directeur général des opérations de Lactalis.

Si le Brésil fait surtout parler de lui pour sa production de viande, soja ou maïs, le pays a aussi une tradition laitière dont les produits vedettes sont les fromages et la confiture de lait.

PUBLICITÉ

C'est le cas en particulier dans le Minas Gerais, Etat verdoyant du sud-est du Brésil grand comme la France, qui domine la production laitière nationale.

A Para de Minas, près de la capitale régionale Belo Horizonte, des ouvriers s'activent autour des machines de conditionnement qui tournent à plein régime dans l'une des cinq usines d'Itambé.

Le rachat en 2019 de cette coopérative locale, par l'intermédiaire de sa filiale Lactalis do Brasil, a permis au groupe français de se hisser au premier rang du marché laitier dans le pays, avec un chiffre d'affaires de 2,5 milliards d'euros en 2023. Il y compte désormais 22 sites et 12.000 employés.

Yaourts, petits suisses, briquettes de lait fermenté et "requeijao", fromage frais similaire à de la ricotta, dont les Brésiliens sont friands: ce sont 150 produits qui sortent désormais de l'usine, qui collecte 30 millions de litres de lait par mois.

Implanté depuis 2013 au Brésil, Lactalis s'est aussi positionné dans la production de lait en poudre, de lait condensé et de confiture de lait, "des catégories où Itambé était forte mais où Lactalis était encore absent", explique le directeur général d'Itambé, Paul Grasset, à l'occasion d'une visite de presse en début de semaine sur les activités brésiliennes de Lactalis et ses résultats annuels.

Les 100 millions d'euros injectés par le groupe pour élargir les capacités de production d'Itambé et développer de nouveaux produits, tels que des boissons protéinées et du fromage tranché sous vide, ont boosté le chiffre d'affaires de la marque brésilienne: celui-ci a doublé depuis l'acquisition, atteignant 900 millions d'euros en 2023.

- Clients brésiliens à séduire -

Cependant, du chemin reste à faire. Lactalis ne détient aujourd'hui que 13% de parts de marché au Brésil.

"Notre objectif est d'atteindre les 20% d'ici à 2028 et d'améliorer notre rentabilité via le développement des produits à valeur ajoutée", encore très minoritaires dans le panier des clients, indique Patrick Sauvageot, directeur général de Lactalis Brésil.

Le rachat signé en décembre dernier de Dairy Partners America Brasil (DPA), société du groupe alimentaire suisse Nestlé et de la coopérative néo-zélandaise Fonterra et producteur majeur de yaourts au Brésil, s'inscrit dans cette logique.

Si le Brésil, avec ses quelque 200 millions d'habitants, représente un marché à fort potentiel pour Lactalis, le groupe français, qui a enregistré l'an dernier un chiffre d'affaires de 29,5 milliards d'euros au niveau mondial (+4,3 % par rapport à 2022), y fait face à de sérieux défis.

Parmi eux, la fragmentation du secteur, le faible niveau technique des éleveurs, les coûts de production élevés et la qualité médiocre du lait, qui impactent le prix des produits laitiers.

Quatrième producteur mondial de lait après avoir cédé il y a deux ans sa troisième place sur le podium occupé par les Etats-Unis, l'Inde et la Chine, le Brésil a d'ailleurs importé 9% du lait consommé sur son territoire l'an dernier, contre 3 à 5% en temps normal.

"Cela s'explique par des prix bien plus bas en Uruguay et en Argentine, les principaux exportateurs vers le Brésil", et chez lesquels l'activité laitière est plus concentrée et plus productive, indique Glauco Carvalho, de l'institut brésilien de recherche agricole Embrapa.

Chez le voisin argentin, la productivité par ferme est de 3.000 litres de lait par jour, contre 100 litres au Brésil.

Lactalis dit investir auprès de ses fournisseurs pour accroître leur rendement. Pour M. Sauvageot, "Lactalis a tout intérêt à ce que le Brésil soit le plus compétitif possible".

Le groupe ne prévoit cependant pas d'exporter des produits brésiliens vers l'Europe.

mje/tmo/pta