Wall Street finit dans le rouge avec Apple et l'énergie

par Caroline Valetkevitch

NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a fini en baisse mercredi, l'enthousiasme suscité à l'ouverture par les nouvelles promesses de réformes de la Chine s'étant rapidement dissipé pour laisser place à un regain d'aversion au risque.

L'indice Dow Jones, qui regroupe 30 valeurs vedettes américaines, a perdu 239,11 points, soit 1,45%, à 16.253,57. Le Standard & Poor's-500, plus large, a cédé 27,37 points (-1,39%) à 1.942,04 et le Nasdaq Composite a reculé de 55,4 points (-1,15%) à 4.756,53.

La journée avait pourtant débuté sur une hausse, après les déclarations du ministère chinois des Finances sur la volonté de Pékin de renforcer la politique budgétaire, d'augmenter les investissements dans les infrastructures et d'accélérer la réforme du système fiscal. De son côté, le Premier ministre, Li Keqiang, a assuré que les principaux risques pesant sur le système financier chinois étaient désormais maîtrisés.

Mais Wall Street, qui avait déjà pris plus de 2% mardi au retour d'un week-end de trois jours, après les pertes marquées subies la semaine dernière, n'a pas réussi à conserver son élan.

"On a assisté à un beau rally hier, alors que le marché était survendu. Il n'y a pas vraiment de quoi justifier qu'il se poursuive, donc les acheteurs ont tout simplement été à court de carburant", a expliqué Bucky Hellwig, vice-président senior de BB&T Wealth Management.

"Les investisseurs continuent de surveiller l'évolution de la situation en Chine et sont attentifs à ce qui pourrait sortir de la réunion de la Fed la semaine prochaine."

APPLE EN BAISSE APRÈS DES ANNONCES SANS SURPRISE

Les dix grands indices sectoriels du S&P-500 ont clôturé en baisse, celui de l'énergie enregistrant le recul le plus marqué, de 1,94%, en réaction à la chute de près de 4% des cours du brut.

Chevron a cédé 2,5%, la plus mauvaise performance du Dow, dont aucune valeur n'a fini dans le vert. Anadarko a abandonné 3,59%.

Autre élément qui a pesé sur la tendance, Apple a perdu 1,92% dans un volume de plus de huit milliards de dollars. Le groupe à la pomme a, comme attendu, annoncé le lancement prochain de l'iPhone 6S et de l'iPhone 6S Plus, deux nouvelles versions de son produit phare, ainsi que d'un modèle d'iPad destiné au marché professionnel et d'un nouveau boîtier multimédia Apple TV.

"Les gens adorent détester les annonces d'Apple: les attentes sont tellement élevées qu'il est incapable d'y répondre", a commenté Kevin Landis, gérant de portefeuille de Firsthand Technology Opportunities.

Parmi les fournisseurs d'Apple, Qualcomm a cédé 1,59%, Skyworks Solutions 1,49% et Avago Technologies 1,54%.

Egalement à la baisse, la chaîne de librairies Barnes & Noble a chuté de 27,6% après avoir publié un chiffre d'affaires en baisse pour le cinquième trimestre consécutif.

La société de biotechnologies Tetraphase Pharmaceuticals a perdu 78,8% de sa valeur après des résultats décevants d'essais sur une nouvelle molécule.

A la hausse, Netflix a regagné 4,46% après sept séances consécutives de baisse.

Environ 7,2 milliards d'actions ont été échangées sur l'ensemble des marchés américains, soit un peu moins que les 7,4 milliards de titres traités en moyenne chaque jour depuis le début du mois, selon les données BATS Global Markets.

Sur le marché des changes, le dollar a fini la journée sans grand changement, autour de 1,12 pour un euro, la prudence s'imposant à l'approche de la décision de la Fed.

Les rendements des emprunts d'Etat américains, eux, ont reflué, leur hausse récente ayant favorisé le retour des gérants sur le marché obligataire, également illustré par le succès d'une adjudication à dix ans.

Le rendement à dix ans s'affichait à 2,18% en fin de séance après avoir atteint en début de journée 2,25%, son plus haut niveau depuis le 7 août.

(Marc Angrand pour le service français)