Yahoo Finance Législatives 2024 : un peuple souverain, grave et orphelin pour réparer la République
Les électeurs sont conscients de l’abîme qui peut s’ouvrir dimanche au soir du premier tour des législatives mais ils veulent tout de même renverser la table. Ils veulent une restauration démocratique. La démocratie, c’est leur bien. Ils ne veulent plus être tenus dans un coin du Forum en qualité de simples auditeurs à écouter poliment les experts. Orphelins de leurs chefs et de leur Président, ils se réapproprient l’outil politique. Ils ramassent les bulletins de vote à pleines mains. Pas d’autres solutions que de s’en remettre à leur intelligence pour trouver dans cette levée en masse la martingale parlementaire à ce jour introuvable.
De cet été pourri, de ces JO surjoués dans ce Paris sans peuple, de cette campagne électorale sans beaucoup plus d’espoir que de tacler l’adversaire, on se croirait dans un concours Lépine des passions tristes. D’un futur désirable, fédérateur, contagieux, inventif, on voudrait avancer l’adjectif « joyeux », il n’est question à peu près nulle part.
Fesser les élites autistes
Tous les programmes semblent faits aux pattes par la dette, ce bien commun qu’on a déjà dépensé, et tous avancent en contre les uns torpillant les autres à la recherche d’une sortie de secours. D’un bouc émissaire. Les électeurs du RN sont bien décidés à fesser les élites autistes. Et ceux du Front Populaire… aussi. Chacun à sa manière.
Chacun avec des mots fatigués. Chacun sans trop savoir comment gérer les suites de la fessée et de la « démondialisation » suggérée : celle des migrations ou des capitaux liquides. On ne sait pas trop où on va, mais on y va pour purger un mal-être qui suppure de tous les mouvements sociaux depuis des décennies. Il semblerait même, selon TF1, que les cabinets des psychologues ne désemplissent pas depuis la dissolution…
François Hollande ressemble à Louis XVIII
Dans cet été moisi qui sent l’automne à Paris mais qui carbonise le Mexique, l’Inde, Rome, quelques revenants sourient un peu. François Hollande ressemble à Louis XVIII qui surgit d’exil dodelinant en 1814 sur les ruines politiques du Bonapartisme. Le portrait, flatteur, du Bourbon par Chateaubriand va d’ailleurs fort bien à l’ex-Premier secrétaire du PS, à cet ex-Président « normal » qui règle ses comptes avec l’ex-Macron jupitérien, son ex-ministre.
Écoutez Chateaubriand : « Pour régner, il faut surtout de la raison et de l’uniformité. Un prince qui n’aurait dans la tête que deux ou trois idées communes, mais utiles, serait un souverain plus convenable à une nation qu’un aventurier extraordinaire, enf[...]
