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Ils ont décidé d'arrêter de fêter Noël

Alain et Lucie ne fêtent plus Noël et Anita s’interroge sur le sens que revêt pour elle le fait de réveillonner. Qui sont ces personnes hermétiques à ces célébrations pourtant censées mettre du baume au coeur lors des journées les plus courtes de l’année ?

Crédit Getty
Crédit Getty

“Noël est une fête à la fois religieuse, familiale et commerciale. Or, aucun de ces points ne me correspond”, affirme Lucie sur son blog lecturesetcie.blogspot.fr, où elle explique qu’elle a tiré un trait sur “le sapin, le festin et même les cadeaux”. Comme elle, 25% des Français ne trouveraient plus de sens aux célébrations de Noël, à en croire un sondage Ifop réalisé en décembre 2012 pour Sud-Ouest Dimanche. Largement minoritaires, ils sont de moins en moins nombreux d’après ce même sondage qui les chiffrait à 38% en 1997 ! Pourtant, l’argument le plus souvent avancé reste le même : l’aspect commercial trop pregnant. Tout comme beaucoup décident de ne pas fêter la Saint-Valentin, certaines personnes hermétiques au versant religieux de Noël, refusent de célèbrer cette fête qu’ils ne voient que sous le prisme du consumérisme.

Quand Noël rime avec gaspillage

Alain, 39 ans en fait un vrai combat : “Je ne suis pas croyant, et j’ai réalisé il y a 9 ans que je n’avais aucune raison de fêter Noël, si ce n’est me ruiner en cadeaux pour des personnes qui n’en auront pas l’utilité et alimenter le système. En tant qu’écologiste chevronné, je n’aime pas non plus la tradition du sapin, ni celles des guirlandes lumineuses et des emballages cadeaux, que je n’arrive pas à trouver magiques pour la planète, bien au contraire. Réunir les gens que j’aime ? Pour ça, je n’attends pas la fin de l’année, et nul besoin de m’y sentir obligé…”

Pourtant, d’autres raisons plus étonnantes sont évoquées par certains adeptes du “no Christmas”. À commencer par une forme de mal-être induit par ces festivités. Un malaise souvent “d’ordre familial” selon la psychanalyste Virginie Ferrara qui explique qu’ “en fonction des relations familiales, vont parfois se réactiver certaines douleurs ou des conflits non réglés”. “Chez les personnes concernées, cela va amener différentes réponses” dont la plus extrême sera de “refuser de faire Noël en famille […] pour éviter de nouveaux conflits”.

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Chez les couples dont les deux parties sont issues de milieux socio-culturels très différents et chez les familles recomposées, s’ajoutent bien d’autres difficultés selon la psychanalyste. Entre l’envie de “satisfaire les deux familles”, le besoin “de préserver son couple”, et le fait qu’il “n’est pas évident de trouver sa place”, les contrariétés ne sont jamais très loin. “Cela ajouté à la fatigue de fin d’année, la course aux cadeaux, au fait de devoir supporter les trajets et le beau-frère qui boit trop et qui devient vulgaire etc, certains se demandent s’ils vont en sortir indemnes !”.

Noël, une fête chargée d’affect

Parfois, c’est l’absence d’un être cher que viennent rappeler ces célébrations des 24 et 25 décembre. Frappée par la disparition de sa grand-mère il y a quelques années, Lucie, explique que c’est en partie depuis cette triste date que son intérêt pour Noël et ses traditionnels repas de famille s’est brusquement évaporé…

Les repas de famille, c’est aussi ce qui semble poser problème à Anita, 34 ans, pour une autre raison. Celle qui affirme avoir “toujours aimé la période qui précède Noël” voit étrangement son excitation retomber le jour fatidique. Ce qui contrarie la trentenaire ? Les rituels qui rendent “le moment un peu guindé et artificiel”, comme “le fait d’être dans l’obligation de s’apprêter et le repas qui traîne en longueur pour attendre minuit”.

A post shared by Moen México (@moen_mexico) on Dec 18, 2017 at 5:10pm PST

Mais c’est surtout une émotion désagréable récurrente qui l’amène à s’interroger : “Le 24 décembre, s’empare toujours de moi une certaine nostalgie qui croît d’heure en heure. Pendant la soirée, je suis souvent prise d’instants durant lesquels je me sens paradoxalement très seule ! C’est chaque année un peu plus fort, à tel point que je m’interroge de plus en plus. Ai-je encore réellement envie de fêter Noël ? Je continue pour le moment, pour faire plaisir à ma famille !”.

Virginie Ferrara connaît bien ce symptôme qu’elle relie au “blues du dimanche soir et celui du mois d’août” : “Tant que l’on est dans la tension, il y a cette euphorie, mais dès que l’on passe à l’acte, la tension commence à retomber. Il y a ce moment de transition, de vide. À Noël, une fois le repas entamé, on s’achemine déjà vers la fin. Je pense qu’il y a dans cette angoisse quelque chose qui renvoie à ce qu’on appelle en psychanalyse la pulsion de mort”. De quoi rendre séduisante l’idée de ne plus le célébrer. Mais avant d’en arriver là, Virginie Ferrara conseille à ses patients de changer de regard afin “de tenter de voir un peu de magie, de mettre à distance les tensions et les problématiques”et en cas de “conflits très forts avec des membres de la famille, de proposer d’autres façons de faire”. Pourtant, la psychanalyste met en garde sur la nécessité de penser aussi à soi : “Personne n’est obligé de rien. Faire plaisir à sa famille est une chose, mais se protéger est absolument essentiel !”

Wassila Djellouli