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Extrême droite: pourquoi la dissolution de Génération identitaire n'aura qu'une efficacité limitée

L'efficacité de la dissolution de groupes, en raison de leurs actions ou idéologie, est complexe à mesurer, car les militants peuvent se réunir ensuite sous d'autres noms et former d'autres groupes aux mêmes buts.

Le groupe d'extrême droite Génération Identitaire a été dissous ce mercredi en Conseil des ministres. Il est notamment accusé d'inciter "à la discrimination, à la haine et à la violence envers des individus en raison de leur origine, de leur race et de leur religion". "Par sa forme et son organisation militaires", il "peut être regardé comme présentant le caractère d'une milice privée", détaille le décret.

"Sur la question de dissolution de Génération identitaire, je suis circonspect, je ne crois pas que ce genre de mesures soient très intéressantes, dans la mesure où ce qui est dangereux ce sont les individus pas les groupes", réagit toutefois mercredi sur BFMTV Christophe Bourseiller, écrivain et spécialiste de l'extrême droite.

"Je m'interroge sur l'efficacité d'une telle mesure"

Dissoudre une association, c'est interdire à ses membres de se réunir ou encore d'avoir un local ensemble en son nom. Ainsi, il n'y a officiellement plus de groupe nommé "Génération identitaire" aujourd'hui, mais il paraît difficile d'empêcher ses militants de continuer à propager leur idéologie.

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"Il faut bien comprendre que chaque fois qu'un groupe d'extrême droite a été dissous en France, il s'est reconstitué dans les semaines ou les mois qui ont suivi et donc je m'interroge sur l'efficacité d'une telle mesure", continue Christophe Bourseiller.

"Si on ne peut plus utiliser le nom, au pire, ça changera nos t-shirts et nos drapeaux", déclarait au quotidien L'Alsace en 2019, un porte-parole de Bastion Social, groupe dissous par la suite.

Des groupes démantelés ont ainsi déjà été condamnés parce qu'ils s'étaient reformés. En 2018, Le Figaro relatait l'exemple de l'Œuvre française et des Jeunesses nationalistes, qui auraient maintenu des activités après leur dissolution. Clément Martin, (ex) porte-parole de Génération identitaire, a toutefois assuré au Parisien qu'en cas de dissolution du groupe, qu’il n’y aurait "pas de Génération identitaire bis".

"Ils seront beaucoup plus difficiles à localiser"

L'écrivain ajoute que dissoudre un groupe, c'est prendre le risque de disséminer ses membres, de perdre leur trace: "Dans ces groupes, en général, il y a un ou deux individus qui peuvent passer à l'acte, et l'intérêt de savoir où ils sont, c'est que cela permet de les localiser. Quand ils étaient dans Génération identitaire, on pouvait les repérer, maintenant que cela va disparaître, ils seront beaucoup plus difficiles à localiser", fait valoir Christophe Bourseiller.

Un argument déjà mis en avant lors de la dissolution de Bastion Social en 2019, par la docteure en science politique Bénédicte Laumond, interrogée alors par BFMTV.com. Elle soulignait que la dissolution entraînait l'invisibilisation de certains militants pour les services de renseignements.

La dissolution, si elle ébranle fortement le mouvement et peut entraîner le désengagement de plusieurs militants, reste donc limitée dans ses effets, car les personnes peuvent en soi continuer à agir sous un autre nom. Pour que cette activité s'arrête réellement, les poursuites doivent aller plus loin que la simple dissolution, expliquait Bénédicte Laumond.

"Cette dissolution, que nous avons demandée à plusieurs reprises, ne règle pas en soi le problème de la haine raciste dont ce groupe est porteur", déclare dans un communiqué ce mecredi Dominique Sopo, président de SOS Racisme. "Mais elle rappelle le droit et le refus de notre pays de laisser se déployer des réseaux dédiés à la stigmatisation de l'Autre".

Article original publié sur BFMTV.com

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