Entre l’Argentine et le FMI, 65 ans d’amour et de haine
La scène se passe en 2005 à Moron, à l'ouest de Buenos Aires. Toutes les rues de cette ville de banlieue de 100 000 habitants sont ornées de banderoles. Certaines sont tendues entre les poteaux électriques. D'autres entre les feux rouges. Que fête-t-on à Moron ? La haine du Fonds monétaire international. « Nous ne rembourserons pas », avertit l'inscription d'une banderole. « FMI, dehors ! » scande une autre. Et puis, surprise du chef à la fin de l'année 2005 : le président Nestor Kirchner décide finalement de rembourser par anticipation les 10 milliards de dollars qu'il doit encore à l'institution honnie. Un pied nez au FMI, tenu pour responsable de la débâcle financière de la crise de 2001-2002.
Durant dix ans, jusqu'à l'arrivée au pouvoir du chef d'État libéral Mauricio Macri, en 2015, le FMI interrompt ses missions techniques annuelles et ses rapports sur la situation économique du pays sud-américain. Cette séparation est l'une des plus longues depuis le début de leur relation en 1958. Cette année-là, l'Argentine signe son premier accord avec le FMI sous la présidence d'Arturo Frondizi. Il s'agit déjà de « stabiliser le problème du taux de change » et « d'arrêter l'inflation ».
Entre l'Argentine et le FMI, c'est « je t'aime moi non plus »
Entre le FMI et Buenos Aires, depuis 65 ans, c'est « je t'aime moi non plus ». L'histoire d'un vieux couple qui oscille selon les années de l'amour à la haine. Prenez Javier Milei, porté triomphalement à la présidence par [...] Lire la suite