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Donald Trump est très riche mais il a quand même des problèmes d’argent

Rick Newman

Les formulaires officiels ne sont pas assez grands pour être utilisés par Donald Trump.

Dans une déclaration, à propos des données financières que doivent fournir les candidats pendant les présidentielles, le directeur de campagne de Donald Trump s’est moqué de la procédure de rapport exigée des candidats par le gouvernement. « Ce rapport n’a pas été conçu pour un homme aussi fortuné que Monsieur Trump », a déclaré le directeur de campagne. Les formulaires comprennent des questions à choix multiple pour lesquelles la plus grosse somme qu’un candidat puisse déclarer est « 50 millions de dollars ou plus ». Puisque Donald Trump déclare un patrimoine net de plus de 10 milliards de dollars, sa richesse écrase les pauvres petits formulaires du gouvernement.

Donald Trump, candidat républicain aux présidentielles, s’adresse à une foule de 3 500 personnes, à Phoenix, le 11 juillet 2015. (AP Photo/Ross D. Franklin)

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Selon des analystes financiers, Donald Trump exagère largement sa richesse même s’il est impossible d’en avoir le cœur net puisque ses entreprises sont privées et ne sont pas dans l’obligation de divulguer des informations financières. Mais, même si Trump pèse 10 milliards de dollars, il est désavantagé quant aux liquidités nécessaires pour la campagne présidentielle car au moins deux autres candidats (peut-être plus) semblent plus que certains de pouvoir dépenser plus. Probablement beaucoup plus.

Jeb Bush et Hillary Clinton ont tous deux des réseaux de financement sophistiqués qui pourraient les aider à financer leur campagne à hauteur d'1 milliard de dollars ou plus, à dépenser avant le jour de l’élection en 2016. C’est ce que cela coûte ces temps-ci : en 2012, les démocrates ont réuni 1,1 milliard de dollars pour soutenir Barack Obama tandis que les républicains ont réuni 1,2 milliards de dollars pour soutenir Mitt Romney. Trump est indubitablement très doué pour obtenir de la publicité gratuite, mais les campagnes présidentielles à succès ont également besoin d’équipes et de recherches qui coûtent cher, d’incessants voyages, d’importants efforts pour inciter à voter et d’innombrables publicités à côté de la publicité gratuite. Quelqu’un doit payer pour tout ça.

Trump compte financer sa campagne lui-même, comme Ross Perot en 1992. Jusqu’ici, il a prêté 1,8 millions de dollars à sa campagne et en a dépensé près d'1,5 millions. Il peut sans doute se le permettre pendant un temps. Mais Bush et Clinton construisent des réseaux de donations depuis des années et lèvent des fonds depuis 2014. D’autres candidats, tels que Ted Cruz et Marco Rubio, ont attiré de riches donateurs qui ont au moins autant de liquidités que Donald Trump. Et les poids-lourds dans les coulisses, notamment Sheldon Adelson et les frères Koch, Charles et David, sont beaucoup plus riches que Trump et dépenseront volontiers sans compter pour envoyer un républicain à la Maison-Blanche (et probablement pas Trump).

Trump fait appel aux dons sur son site et il a déjà obtenu près de 100 000 dollars mais les dons pour financer les campagnes sont limités à 5 400 $. De nos jours, l’argent provient surtout de ceux que l’on appelle les « super comités d’action politique » (super PAC), capables de réunir des sommes sans limites de la part de riches donateurs. Par exemple, la campagne de Jeb Bush avait réuni 11 millions de dollars au cours du premier semestre 2015. Mais un super comité (Right to Rise) affilié à Bush, avait collecté 103 millions de dollars soit 9 fois plus que la campagne. Les super comités soutenant Hillary Clinton n’ont pas divulgué les sommes collectées jusqu’à présent mais il s’agit probablement de sommes à 8 ou 9 chiffres.

Un super comité pour Trump, appelé Make America Great Again (Rendons l’Amérique à nouveau formidable), a récemment été créé mais il ne sera pas tenu de divulguer la somme réunie jusqu’en janvier, puisqu’il n’a pas collecté d’argent au cours du premier semestre 2015. L’équipe de Trump pourrait divulguer ces chiffres plus tôt mais ne le fera probablement pas, à moins qu’ils soient impressionnants. De toute façon, les propos controversés de Trump sur les Mexicains et d’autres problèmes ont déjà mis fin à quelques-unes de ses relations dans le monde des affaires, ce qui laisse penser que d’autres riches hommes d’affaires seront réticents à faire des dons, même s’ils sont d’accord avec ses prises de position.

Pendant ce temps, Trump donne l’impression qu’il va payer de sa poche autant que nécessaire mais ce ne sera peut-être pas la somme que tout le monde imagine. Même si son patrimoine est estimé à 10 milliards de dollars, la majeure partie de cette somme est bloquée dans l’immobilier et n’est pas disponible. Trump pourrait emprunter mais contracter une nouvelle dette pourrait affaiblir les finances de ses sociétés. En outre, Trump pourrait peser beaucoup moins qu’il ne le prétend si l’on tient compte des dettes et des autres engagements. Forbes estime sa valeur nette à 4,1 milliards de dollars.

On peut seulement essayer de deviner combien d’argent Trump est disposé à mettre de sa poche pour cette campagne utopiste, mais 100 millions de dollars est une grosse somme. Perot avait dépensé 64 millions de dollars de sa fortune personnelle pour sa campagne en 1992, ce qui représenterait aujourd’hui 108 millions de dollars. La somme que dépensera Trump dépend de combien de temps il restera dans la course et à quel point il veut se battre. Réunir des fonds à l’avance est important mais les vraies dépenses arrivent lorsque les élections primaires s’éternisent, état après état (ce qui aura lieu au printemps et à l’été prochain), comme cela s’était produit au cours de la campagne démocrate de 2008, entre Barack Obama et Hillary Clinton.

Si Donald Trump ne remporte pas les élections primaires républicaines, il économisera tout l’argent nécessaire pour participer aux élections générales en automne, à moins qu’il ne décide de concourir en tant que tiers indépendant comme l’avait fait Perot. Trump peut sans aucun doute continuer pendant un moment mais, s’il est toujours dans la course l’année prochaine, à cette période de l’année, son comptable pourrait commencer à s’inquiéter.

Le dernier livre de Rick Newman s’intitule Liberty for All: A Manifesto for Reclaiming Financial and Political Freedom. Suivez-le sur Twitter : @rickjnewman.