Covid-19 : à l'infirmerie, les élèves confient leurs idées noires
En trente ans de carrière, Brigitte Streiff n'a jamais connu ça. Depuis le mois de décembre, l'infirmière scolaire de Moselle a fait hospitaliser quatre élèves en unité psychiatrique. "Des cas de scarifications, d'idées suicidaires, d'anorexie, de violence extrême, égrène-t-elle. Ces enfants ont été privés de leurs copains lors du premier confinement. Il y a eu des pertes de repères et de sociabilisation. Et cette année, c'est très compliqué." Parmi les infirmiers et infirmières scolaires, en première ligne face au mal-être grandissant des élèves, le constat est unanime : la crise du Covid-19 fait des ravages dans les collèges et lycées.
En septembre, après l'arrêt presque total des cours pendant six mois, ils ont retrouvé des adolescents parfois très mal en point. "Il y a eu des ruptures de soins, décrit Mélanie Dhaussy, infirmière scolaire qui jongle entre collège et lycée au Havre (Seine-Maritime). Le jour de la rentrée, on a fait hospitaliser un élève diabétique en urgence. Il n'avait pas vu de médecin depuis le début du confinement. À côté de ça, il y a vite eu l'aspect de souffrance induit par la crise. On a énormément de jeunes qui ont des syndromes anxieux."
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Les consultations ont augmenté de 20%
Plusieurs infirmières l'assurent, leurs consultations ont augmenté d'environ 20% depuis septembre, principalement pour des besoins d'écoute et d'accompagnement. "Ils ont trè...