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Cop26: Avec la fin du charbon, quelle deuxième vie pour les mines ?

 Une vue aérienne de la mine de charbon à ciel ouvert Ffos-y-Fran le 1er novembre 2021 à Merthyr Tydfil, Pays de Galles. La mine de charbon à ciel ouvert, qui doit fermer en 2022, est l'une des rares mines de ce type au Royaume-Uni, qui s'engage à cesser de brûler du charbon pour produire de l'électricité d'ici le 1er octobre 2024.  (Photo: Matthew Horwood via Getty Images)

ENVIRONNEMENT - La Cop26 suit son cours et les États continuent d’avancer un à un leurs cartes. Entre les promesses de lutte contre la déforestation et les engagements de réduction des émissions de méthane, se trouve également l’épineuse question de la baisse des dégagements de CO2 dans l’atmosphère.

Le sujet de l’exploitation du gaz ou du pétrole sont bien sûr des enjeux majeurs de la conférence pour le climat mais parmi ces énergies fossiles, il en est une qui surpasse toutes les autres en termes d’émission de CO2: le charbon. Le minerai est responsable à lui seul d’environ 40% des émissions planétaires de CO2.

De plus, la Cop26 s’inscrit plutôt dans une dynamique mondiale de bonne volonté. Ce week-end, les pays du G20 se sont entendus pour arrêter “d’ici la fin de 2021” de subventionner de nouveaux projets de centrales électriques au charbon, mais seulement à l’étranger.

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Du côté de l’OCDE, un accord a été conclu le 22 octobre pour mettre un terme à l’octroi de crédits à l’exportation pour les centrales électriques conventionnelles au charbon.

Non-signataire de cet accord et plus gros financeur public au monde de centrales au charbon hors de ses frontières: la Chine. Le pays a simplement annoncé en septembre qu’il allait cesser le financement de centrales à charbon à l’étranger.

Si l’Allemagne continue l’expansion de plusieurs mines de charbon sur son territoire, comme celle de Garzweiler, le pays s’est tout de même engagé à en finir avec le coke d’ici 2038.

Mais là où la végétation et la vie dans son ensemble ont disparu, il faut donc reconstruire le paysage et rétablir la morphologie des espaces. Et cette réhabilitation des paysages miniers doit aussi se faire en conciliant le développement économique de l’endroit. Pour répondre à ces enjeux, plusieurs solutions ont déjà été mises en place.

La mine à ciel ouvert de Garzweiler s’enfonce dans le sol à une profondeur de 400 mètres et s’étend sur une superficie de 48 km2. Elle est l’une des plus grandes mines de charbon d’Europe, mais aussi le site le plus polluant de tout le continent. (Photo: Alle Dörfer BLEIBEN !)
La mine à ciel ouvert de Garzweiler s’enfonce dans le sol à une profondeur de 400 mètres et s’étend sur une superficie de 48 km2. Elle est l’une des plus grandes mines de charbon d’Europe, mais aussi le site le plus polluant de tout le continent. (Photo: Alle Dörfer BLEIBEN !)

La reconstruction du paysage allemand

Le charbon est devenu le principal contributeur du réseau électrique allemand - représentant 27% de la production. Une dépendance au combustible fossile qui demeure un sujet de controverse même si la transition énergétique allemande, ” Energiewende ”, continue de développer les filières renouvelables.

Le pays s’est fixé pour objectif de réduire de 65% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 par rapport à 1990, et devenir neutre en carbone en 2045. Pour atteindre ces objectifs climatiques, la nouvelle coalition qui en bonne voie pour accéder au pouvoir (SPD, Verts et libéraux) souhaite avancer “dans l’idéal” à 2030 la sortie du charbon, contre 2038 aujourd’hui.

L’Allemagne, largement dépendante de l’extraction du combustible fossile, a déjà fermé plusieurs sites ces dernières décennies. La question de la seconde vie à donner aux bassins miniers n’est donc pas tout à fait nouvelle pour le pays.

En témoigne le gigantesque programme de l’IBA Emscher Park (Internationale Bauausstellung). Entre 1989 et 1999, l’objectif a été de restructurer la région de la Ruhr, alors en plein déclin économique, environnemental et social. Le paysage industriel a été métamorphosé par la réhabilitation des sites miniers et industriels et le verdissement des terrils.

Autre exemple à l’est, de l’autre côté du pays. À Grossraeschen dans la région de Brandbourg, d’anciennes mines de charbon ont été transformées en immenses lacs à des fins touristiques. En 2018, pas moins de 26 lacs (étendus sur 25 000 hectares) étaient créés, articulés autour de centaines de kilomètres de pistes cyclables.

Kathrin Winkler, de l’Association pour le tourisme des lacs de Lusace racontait alors à Euronews que “c’est une région qui a été façonnée par l’exploitation à ciel ouvert pendant des centaines d’années. Cela signifie que nous avions de gigantesques mines ici. Nous avons extrait le charbon des couches les plus profondes de la région”.

Une mine réhabilitée en parc de loisir

En 1997 fermait la plus grande mine à ciel ouvert d’Europe. Surnommée La Découverte, celle-ci était française et située à Decazille en Aveyron. Elle était aussi l’une des toutes dernières mines de charbon à ciel ouvert encore exploitées en France.

Aujourd’hui, ce site minier est ouvert au public. Le décor inerte de l’ancienne mine a laissé place à un paysage verdoyant. Le fond du gouffre accueille même désormais un lac. Des sentiers de randonnée ont été agencés avec une signalétique patrimoniale qui retrace son histoire.

La plus grande mine de charbon à ciel ouvert d'Europe réhabilitée en Aveyron. (Photo: Tourisme Aveyron)
La plus grande mine de charbon à ciel ouvert d'Europe réhabilitée en Aveyron. (Photo: Tourisme Aveyron)

À une petite centaine de kilomètres au sud, la mine de Carmaux a quant à elle été transformée en parc de loisir. La fin du charbon avait fait “perdre 3000 emplois” au bassin rapporte France 3. Le taux de chômage était proche des 20% et la population était passée de 25.000 à environ 15.000 habitants. Il a donc fallu réhabiliter le site mais aussi en quelque sorte offrir une seconde vie à ses habitants.

Le parc a ouvert au début des années 2000 afin de dynamiser le bassin carmausin, victime de la fermeture de toute une série de mines dans les années 90. Il est désormais possible d’y pratiquer de multiples activités sportives et culturelles, ainsi que d’aller visiter le musée de la mine.

Une centrale solaire flottante

Il fallait y penser. Après l’inondation d’une mine de charbon à ciel ouvert à Huainan, en Chine, un lac artificiel a alors été créé. Pour rentabiliser le vaste plan d’eau, l’entreprise chinoise Sungrow y a installé le plus grand parc solaire flottant du pays.

160 000 panneaux ont été agencé en 2017 sur le lac, sous lequel sommeille encore la mine de charbon. Le parc s’étend sur 800.000 m² et subvient aux besoins électriques annuels d’au moins 15 000 foyers chinois selon les estimations de son exploitant.

La centrale affiche une puissance cumulée totale de 40 MW et 50 millions de KWh d’une énergie propre sont produits chaque année selon les autorités chinoises. L’installation permet ainsi d’économiser 53.000 tonnes de charbon et de diminuer environ de 200.000 tonnes des émissions de dioxyde de carbone.

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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