Continental manque le consensus au 3e trimestre, le titre baisse

BERLIN (Reuters) - L'action Continental est en net recul lundi en Bourse de Francfort, l'équipementier automobile ayant annoncé un bénéfice inférieur aux prévisions au troisième trimestre en raison du ralentissement de la croissance chinoise et d'un pâle début de la saison hivernale pour les pneumatiques.

Le groupe allemand n'en a pas moins relevé sa prévision de marge ajustée annuelle, grâce à la baisse des coûts des matières premières, l'attendant à présent à "plus de 11%" au lieu d'"autour de 11%" précédemment.

Sans pour autant impressionner la Bourse où l'action perdait 4,64% à 213,7 euros à la mi-journée, plus forte baisse de l'indice Dax-30 et de l'indice paneuropéen FTSEurofirst 300. L'action connaît ainsi sa plus mauvaise séance depuis plus de trois ans.

Le bénéfice d'exploitation a augmenté de 11% à 1,075 milliard d'euros au troisième trimestre, grâce à une hausse de la demande d'automobiles en Europe et en Amérique du Nord, mais il reste inférieur à la plus basse des prévisions de neuf analystes interrogés par Reuters, qui était de 1,083 milliard.

Ces derniers pensaient que la division pneumatiques, qui représente plus du quart du chiffre d'affaires, ferait bien mieux. "On peut dire sans contestation possible que les chiffres importants - bénéfice d'exploitation, bénéfice net, chiffre d'affaires - sont inférieurs aux attentes", observe Jürgen Pieper, analyste de Bankhaus Metzler, qui reste acheteur sur le titre.

Le chiffre d'affaires a augmenté de 11% à 9,62 milliards d'euros contre 8,67 milliards un an plus tôt, à comparer à un consensus de 9,897 milliards. Le bénéfice net après minoritaires a progressé de 28% à 636 millions d'euros.

Le groupe de Hanovre maintient son objectif de dépasser les 39 milliards d'euros de chiffre d'affaires cette année, contre 34,5 milliards en 2014, évoquant une croissance soutenue en Amérique du Nord et en Europe.

PAS D'EFFET VOLKSWAGEN POUR L'INSTANT

L'équipementier automobile allemand a par ailleurs déclaré que rien ne laissait penser, pour le moment, que Volkswagen, l'un de ses cinq premiers clients, pousse à une baisse des prix pour compenser les coûts induits par le scandale des tests d'émissions.

"Volkswagen ne nous a pas encore donné de chiffre concret (pour ses économies de coûts)", a dit à Reuters le directeur financier Wolfgang Schäfer. "Nos discussions se poursuivent avec VW, comme toujours".

Le premier constructeur automobile européen compte économiser trois milliards d'euros après de ses fournisseurs, a rapporté le mois dernier le quotidien financier Handelsblatt.

Continental, dont l'électronique est l'un des points forts, tire parti de la multiplication au sein des automobiles des systèmes d'assistance à la conduite et des technologies de réduction des émissions.

La trésorerie nette avait diminué de 1,4 milliard d'euros à la fin septembre, à cinq milliards, conséquence du rachat de la division automobile du finlandais Elektrobit Oyj et du remboursement d'un emprunt obligataire en dollars.

Wolfgang Schäfer a également dit à Reuters qu'il excluait toute acquisition de grande ampleur durant le trimestre en cours. Le dernier gros achat de Continental, celui de l'américain Veyance Technologies pour 1,4 milliard d'euros, remonte à l'an dernier.

Il pense que la production automobile continuera d'augmenter en Chine, aux Etats-Unis et en Europe occidentale en 2016, ce qui pourrait soutenir l'activité du groupe.

(Andreas Cremer, Véronique Tison et Wilfrid Exbrayat pour le service français)