Les cancers du foie devraient augmenter de 55 % d’ici 2040, prédit l’OMS

Une augmentation de 500 000 nouveaux cas en 20 ans pour l’une des trois principales causes de décès par cancer dans 46 pays.

SANTÉ - D’ici 2040, le nombre de cancer du foie devrait augmenter de 55 %. Selon une analyse réalisée par des scientifiques du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), une branche de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) basée à Lyon, 905 700 personnes ont reçu un diagnostic de cancer du foie et 830 200 sont décédées de cette maladie dans le monde en 2020. Au rythme actuel, 1,4 million de personnes seront diagnostiquées et 1,3 million mourront d’un cancer du foie d’ici 2040.

L’étude, publiée dans le Journal of hepatology mercredi 5 octobre, base sa prédiction sur les taux d’incidence et de mortalité pour 2020 et les projections démographiques mondiales jusqu’en 2040. Cela représenterait une augmentation de 500 000, tant pour le nombre de cas que pour le nombre de décès par an.

L’étude a également révélé que le cancer du foie est l’une des trois principales causes de décès par cancer dans 46 pays - et figure parmi les cinq premières dans près de 100 pays. Le nombre de cas et de décès sont plus élevés en Asie de l’Est et du Sud-Est ainsi qu’en Afrique du Nord. En France, en 2018, le nombre estimé de nouveaux cas était de 10 580 dont 77 % chez l’homme. Le nombre estimé de décès par cancer du foie était de 8 697 selon Santé publique France.

Une augmentation évitable

Cette augmentation peut être évitée si « nous obtenons une diminution substantielle des taux de cancer du foie grâce à la prévention primaire », a déclaré l’épidémiologiste du CIRC Harriet Rumgay, auteure principale de l’étude publiée dans le Journal of Hepatology.

Selon la coauteure de l’étude, Isabelle Soerjomataram, « ce cancer est largement évitable si des efforts de contrôle sont faits - les principaux facteurs de risque étant le virus de l’hépatite B, le virus de l’hépatite C, la consommation d’alcool, l’excès de poids et les conditions métaboliques, y compris le diabète de type 2. »

La sombre prédiction de l’étude illustre la nécessité de renforcer les progrès pour lutter contre les hépatites B et C, qui ont été freinés par la pandémie de Covid-19, ont déclaré les chercheurs, appelant à davantage de vaccinations, de tests et de traitement. Harriet Rumgay a également plaidé pour « des mesures visant à réduire la consommation d’alcool de la population et freiner l’augmentation de la prévalence du diabète et de l’obésité ».

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