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Berkshire Hathaway : la holding 'méconnue' de Warren Buffett

Cette société textile est devenue le véhicule d'investissement du plus célèbre gourou de la finance, Warren Buffett, et contrôle aujourd'hui une cinquantaine de sociétés dans divers secteurs.

Berkshire Hathaway : la holding 'méconnue' de Warren Buffett

Berkshire Hathaway. Pas facile à écrire, difficilement prononçable pour un palais français, le nom de cette société américaine ne vous dit sans doute rien, bien que sa capitalisation boursière soit comparable à celle de Google ou de Microsoft, et qu'elle figure en cinquième place du classement "Fortune 500" des plus grandes entreprises américaines, grâce à un chiffre d'affaires de 162,5 milliards de dollars ! En revanche, vous avez vraisemblablement entendu parler de celui qui l'a fondée, et amenée là où elle est depuis plus d'un demi-siècle. Il ne s'agit ni plus ni moins que la figure la plus respectée au monde dans le milieu de la finance, au point qu'on l'a surnommé "l'oracle d'Omaha" (la plus grande ville de l'Etat du Nebraska, tout à la fois siège social de Berkshire Hathaway et lieu de naissance du boss), tant chacune de ses paroles est décryptée avec minutie par toute la communauté financière. Quand, début mai, Warren Buffett - car c'est de lui dont il s'agit - est arrivé sur Twitter, la nouvelle n'est pas passée inaperçue. En deux petits tweets seulement, dont un destiné à défendre le rôle des femmes dans la prospérité américaine, ce vénérable monsieur de 82 ans s'est déjà attiré plus de 466.000 "followers" sur le réseau social.

Du textile à l'assurance

Warren Buffett est considéré comme un des pères de l'investissement "value", méthode qui consiste à "fouiner" dans la cote boursière et dans les bilans des sociétés pour sélectionner celles qui sont injustement sous-évaluées par la bourse pour une raison ou une autre (scandale touchant la société, communication peu efficace de sa part ou simple manque d'intérêt du marché financier pour son métier). C'est ce qui l'amène en 1962 (il a alors 32 ans et gère déjà plusieurs fonds d'investissement) à s'intéresser à Berkshire Hathaway, entreprise textile née en 1950 de la fusion de deux sociétés textiles, Hathaway Manufacturing Company et Berkshire Fine Spinning Associates. Il entre à son capital, en devient le premier actionnaire en 1963 et la transformera en société financière pour en faire le véhicule unique de ses investissements, dès le début des années 1970.

A la fin de cette décennie, le textile n'est déjà plus qu'une activité très minoritaire pour Berkshire Hathaway (elle sera définitivement stoppée en 1985) et la majeure partie des bénéfices provient d'autres activités: la confiserie (avec See' Candies, acquis en 1972), les médias (le groupe de télévision ABC) mais surtout les activités financières, notamment l'assurance. Le groupe a également des intérêts dans l'assureur auto GEICO, qui deviendra sa filiale à 100% en 1996, à l'occasion d'un retrait de la bourse. Cette activité fortement génératrice de trésorerie permet au groupe de financer de nouveaux investissements, notamment dans le groupe de télévision ABC.


Dans l'ombre des grands noms du capitalisme américain

Commence alors pour Berkshire Hathaway une période dorée, qui durera près de 20 ans. Entre 1981 et 1998, non seulement l'évolution de la valeur de la société progresse chaque année, mais elle dépasse systématiquement la performance de l'indice boursier S&P 500, malgré quelques mauvaises inspirations, comme le rachat d'une participation dans la banque Salomon Brothers juste avant le krach de 1987. En 1983, la société a acquis le magasin de mobilier Nebraska Furniture Mart, qui sera un de ses meilleurs investissements. Au fil des années, elle acquiert aussi des sociétés de joaillerie (Borsheim en 1989 puis Helzberg en 1995), d'agroalimentaire (Dairy Queen en 1997) ou d'électroménager, et revient même dans le textile avec Fruit of the Loom, acquis en 2002. Berkshire Hathaway est aussi propriétaire de la société Netjets, qui propose aux milliardaires des jets privés en copropriété.

Le groupe compte aujourd'hui une cinquantaine de filiales, souvent détenues à 100%. A côté de cela, il investit aussi en minoritaire dans des très grands noms du capitalisme américain. A fin 2012, Berkshire Hathaway détenait ainsi 8,7% de Wells Fargo, 6% d'IBM, 8,9% de Coca-Cola et 13,7% d'American Express, ce que le groupe appelle ses "big four" (quatre plus grands investissements).


Un parcours boursier exceptionnel

Une particularité de la société, toujours cotée au New-York Stock Exchange, est de ne jamais avoir divisé le nominal de ses actions, afin que le cours reflète toujours le chemin parcouru. Lorsque Warren Buffett a fait ses premier achats en 1962, le cours de Berkshire Hathaway tournait autour de 8 dollars, il évolue aujourd'hui à plus de 170.000 dollars ! Pour que de petits investisseurs puissent y accéder, une action B d'une valeur 1.500 fois inférieure à l'action principale a cependant été créée en 1999. Les investissements de la société, dont celui dans Heinz tout récemment, sont toujours abondamment commentés par la communauté financière. De même, les assemblées générales de la société rassemblent chaque année des milliers s'investisseurs et s'apparentent à des grand-messes où chaque mot de Warren Buffett et de son alter ego de toujours, Charlie Munger, fait figure de parole d'évangile. Mais cette année, un investisseur a commis un quasi-blasphème en osant évoquer la succession du grand gourou de la finance, lequel n'a certes pas l'intention de prendre sa retraite, mais affiche 82 ans au compteur. Warren Buffett affirme tranquillement que sa succession, même si elle reste secrète, est d'ores et déjà chose décidée. Mais qui peut succéder au roi ?

Emmanuel Schafroth

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