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Ces écosystèmes surprenants qui se créent sur des lieux dévastés

G. Wozniak

EDITORIAL - Herbacées puis arbres peuvent coloniser un espace… Sans sol. Une découverte surprenante mais essentielle à l’heure de la transition énergétique, car la gestion des lieux dévastés, tels que les puits de mine, est devenue une priorité ainsi que la restauration des écosystèmes abîmés.

Et pourtant, elles poussent ! Ce n’est pas du Galilée – « Et pourtant, elle tourne » – affirmant contre l’Eglise catholique que notre planète effectue bel et bien des révolutions autour du Soleil, mais de la dispute entre soi, au sein même de l’univers scientifique. Où l’on voit des éditeurs scientifiques refuser de publier ce qui leur semble impossible ! Pour une surprise, ce fut une surprise, comme l’a explicité la spécialiste des écosystèmes Gabriela Wozniak, lors de l’Euroscience Open Forum (ESOF), réunissant du 12 au 15 juin derniers à Katowice (Pologne) 2 000 scientifiques venus d’Allemagne, France, Espagne, Pays-Bas, Royaume‑Uni… Alors qu’il n’y a pas de sol, juste des monceaux de pierraille répandus partout à l’air libre après le creusement de mines – un substrat uniquement minéral, selon l’expression scientifique – le constat établi par cette chercheuse de l’université de Silésie et ses collègues de Cracovie et Dnipro (Ukraine) est sans appel : des herbacées, d’abord, puis très rapidement de tout petits arbres, colonisent spontanément l’endroit.

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Hérésie ! Depuis toujours, il est affirmé dans les livres de botanique orthodoxe que rien ne peut pousser sans sol. Sauf que les observations minutieuses durant plusieurs années sur le terrain montrent ici l’inverse. De quoi rendre optimiste.

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Avec l’apparition de publications prônant « une nouvelle façon de penser », tel l’ouvrage Novel Ecosystems (Wiley‑Blackwell) qui fit sensation il y a une dizaine d’années, les études de Wozniak ont enfin acquis droit de cité. Et, au vu des bouleversements actuels – conversion des terres, changement climatique, invasions d’espèces –les chercheurs ne cessent de repérer des écosystèmes nouveaux et surprenants « parce que n’ayant aucun précédent historique » avant l’anthropocène.

« Plusieurs milliers d’hectares » concernés

A l’heure de la transition énergétique, quand la fermeture totale des puits de mine est envisagée pour[...]

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