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Et si l'hyperinflation faisait son retour ?

C'est bien connu, tout augmente. Mais parfois, les prix grimpent à une vitesse si folle qu'elle dépasse l'entendement. Et si le risque d'inflation galopante nous guettait ?

billet de banque

L'inflation, c'est normal. Quelle que soit la manière dont on envisage ses causes, ce phénomène d'érosion du pouvoir d'achat subi par une monnaie est observé de manière continue dans la plupart des économies (voir lexique: inflation). Dans la période actuelle, l'inflation peut même être perçue comme la solution la plus simple pour le désendettement des Etats, car elle permet de diminuer au fil du temps la valeur réelle des anciennes dettes.

Le spectre de la république de Weimar

Pourtant, cette solution n'est pas du goût de tous, à commencer par les Allemands. Car, lorsqu'on parle outre-Rhin d'inflation, cela a tendance à ranimer le souvenir de la République de Weimar, et plus particulièrement les années 1922 et 1923, période pendant laquelle le pays connut une période d'hyperinflation. Selon la définition qu'en a fait l'économiste Phillip Cagan, ce terme est utilisé lorsque l'inflation dépasse 50% par mois, et cela signifie aussi qu'elle échappe complètement au contrôle des autorités. Mais dans ces années-là, dans la foulée de sa défaite lors de la première guerre mondiale, l'Allemagne connut des pics d'hyperinflation bien plus élevés que ce seuil, le record étant touché au mois d'octobre 1923 avec une inflation de 29.500% sur le mois. Concrètement, un tel taux signifie qu'il faut moins de quatre jours aux prix pour doubler, comme le relèvent Steve Hanke et Nicholas Krus, deux professeurs de l'Université John Hopkins de Baltimore (USA) dans une étude recensant 56 cas connus d'hyperinflation.


L'hyperinflation... une invention française

Cette période de l'histoire allemande est assez connue de certains collectionneurs, les timbres ou billets de banque étant alors libellés en milliards de marks. Elle est aussi réputé pour avoir mené le pays au nazisme et, par conséquent, au deuxième conflit mondial. On comprend mieux l'aversion des Allemands pour l'inflation. Ce qu'on sait moins, c'est que l'hyperinflation a été, si l'on ose dire, inventée en France, au moment de l'émission des fameux assignats, ce papier-monnaie émis juste après la Révolution Française. Pour se financer dans une période de marasme économique, l'Etat finira par émettre beaucoup plus d'assignats que la valeur des biens du clergé, sur lesquels ils étaient gagés. D'où une perte de confiance dans cette monnaie d'échange et une période d'hyperinflation entre mai 1795 et novembre 1796, avec un pic à 304% en août 1796, selon Hanke et Krus : un niveau presque "raisonnable" comparé à l'Allemagne des années 1920 ou aux chiffres astronomiques atteints plus récemment au Zimbabwe (79.600.000.000% en novembre 2008). Le billet de 100 000 milliards de dollars zimbabwéens suffisait alors à peine à payer un ticket de bus et le pays décida finalement d'abandonner purement et simplement sa monnaie au profit du dollar américain, un rien plus stable. Mais le record en matière d'hyperinflation appartient à la Hongrie avec un taux de 41.900.000.000.000.000% en juillet 1946 avec, là encore, la disparition d'une monnaie, le pengö, au profit du forint. A ce rythme, les prix doublent toutes les quinze heures : pas question de traîner sur la route de la boulangerie si l'on veut manger à sa faim ! Surtout, l'hyperinflation tue la notion même d'épargne, tout argent "mis de côté" voyant sa valeur fondre comme neige au soleil.


Et si l'hyperinflation revenait ?

Sans aller jusqu'à de tels extrêmes, faut-il craindre de nouveaux épisodes d'hyperinflation ? Perter Bernholz, économiste de la banque UBS, répondait courant 2012 par l'affirmative, notant que l'hyperinflation découle souvent de déficits publics intenables. Selon lui, les pays les plus à risque sont les Etats-Unis et le Royaume-Uni qui, non seulement sont lourdement endettés, mais également dépendent de créanciers étrangers. Le Japon, qui dispose d'avoirs à l'étranger et dont la dette est massivement détenus par des investisseurs nationaux, lui semble moins exposé malgré un endettement supérieur en proportion du PIB.

Emmanuel Schafroth

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