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Des conseils d'administration très nationaux...et masculins

Les conseils d'administration des sociétés européennes restent très nationaux... et très masculins ! C'est ce que tend à démontrer une récente étude d'Axa investment managers

Yahoo! Finance

Les analystes d'Axa IM ont passé au crible la composition des instances dirigeantes de 50 des plus grandes entreprises européennes et le résultat prouve qu'il y a plus qu'un pas entre les ambitions de diversité des profils et la réalité. Premier constat : alors que les entreprises européennes réalisent souvent une proportion très importante, voire la majorité de leur chiffre d'affaires en dehors de leur continent d'origine, 84% des membres de leurs conseils d'administration sont européens, tout comme 76% de leurs cadres supérieurs. Dans les deux tiers des conseils, la majorité des administrateurs sont d'une seule et même nationalité et les analystes d'Axa IM ont même repéré trois sociétés à conseil d'administration 100% mononational. Mais au fait, comment se comporte leur propre maison-mère ?

CAC 40 : des conseils d'administration parfois très franco-français

Présidé par Henri de Castries, le conseil d'administration de l'assureur comporte 15 membres, dont un tiers sont étrangers. On y trouve trois Allemands, une anglo-américaine et une ressortissante non occidentale, l'avocate singapourienne Suet Fern Lee. Axa est donc un des bons élèves du CAC 40 mais le spécialiste de la carte à puce Gemalto fait bien mieux encore. Seuls quatre des 11 membres du conseils sont de nationalité française et sept pays (et trois continents !) sont représentés : France, Etats-Unis, Royaume-Uni, Pays-Bas, Allemagne, Hong-Kong et Singapour. Quoi de plus normal pour une entreprise dont le terrain de jeu est mondial ! Pourtant, la situation est bien différente chez l'hôtelier Accor, qui réalise pourtant 66% de son chiffre d'affaires hors de France mais dont le conseil d'administration est presque intégralement français, à l'exception d'Iris Knobloch, allemande mais basée en France depuis 2006. Au conseil d'administration de Bouygues, aucun étranger ne siège. Il y a certes une cohérence avec le fait que la France représente encore 67% du chiffre d'affaires du groupe, mais la croissance actuelle et future se joue ailleurs, notamment dans les pays émergents où les grands projets de construction se multiplient. Et c'est bien l'international qui a permis à Bouygues d'afficher une croissance d'activité en 2012 !


Les femmes font leur apparition dans les conseils d'administration... inégalement

Autre sujet où les entreprises peinent souvent à évoluer : la féminisation des conseils d'administration ! Sur l'échantillon européen étudié par Axa IM, aucune entreprise n'est dirigée par une femme et seuls 18% des administrateurs sont des administratrices. En France, la loi pousse à cette féminisation mais on voit bien que les entreprises n'ont pas toutes le même engagement. A la question de savoir combien d'entreprises du CAC40 ont admis des femmes dans leurs instances dirigeantes, la réponse est aujourd'hui... 40 ! C'est le cas depuis la récente nomination d'Anne Lauvergeon, ancienne directrice générale d'Areva, qui siège chez l'avionneur aux côtés de 11 hommes. Mais on serait tenté de décerner le bonnet d'âne à Solvay, seule entreprise belge du CAC 40. La page du site web de l'entreprise donnant la composition du conseil d'administration en dit long. L'ordre d'apparition répond à un principe simple : les hommes d'abord, les femmes après, précédées du titre "Mrs" (madame) pour qu'on puisse bien séparer le bon grain de l'ivraie. Une mauvaise blague belge. Egalement à la traîne sur ce point, le pneumaticien Michelin compte une seule femme parmi les 11 personnes de son comité exécutif et le rapport est similaire (une pour 9 !) chez le spécialiste des semiconducteurs STMicroelectronics. Quant au conseil de LVMH, il ne comprend que trois femmes sur 17 administrateurs, dont la fille du patron et... Bernadette Chirac. A l'opposé, Accor (avec une parité exacte hommes-femmes) ou encore l'électricien Legrand et le groupe parapétrolier Technip (42% de femmes) font figure de bons élèves. Le cas de Publicis est plus complexe. Il s'agit d'une société anonyme à directoire, un modèle relativement peu répandu en France. Le directoire composé de une à cinq personnes est chargé de gérer l'entreprise et travaille sous la supervision d'un conseil de surveillance. Chez Publicis, les quatre personnes composant le Directoire sont tous des hommes, mais il travaille sous la surveillance d'une instance composée pour moitié de femmes.

Gare aux "serial administratrices"

Dans les entreprises, les femmes sont souvent victime d'un effet d'entonnoir : plus on monte dans la hiérarchie, moins elles sont représentées, d'où une difficulté à faire émerger rapidement des compétences féminines, même pour les sociétés les plus volontaristes. Ce problème risque d'entretenir un phénomène de cooptation qui bride souvent la diversification des conseils. On voit d'ailleurs émerger de véritables cumulardes des conseils d'administration. Parmi ces serial administratrices, citons Anne-Marie Idrac. Cet énarque pur jus qui a dirigé la SNCF et la RATP siège à la fois chez Saint-Gobain, Total, Bouygues et Vallourec. Quant à Colette Lewiner, conseillère du président de Capgemini, on la trouve à la fois chez Eurotunnel, Lafarge, Bouygues et Nexans. D'autres sociétés, fort heureusement font des choix plus audacieux. Le groupe de luxe Kering a ainsi confié un poste d'administrateur à Yseulys Costes, fondatrice de la société 1000Mercis. Que l'ex-PPR s'intéresse ainsi à l'expérience d'une jeune pousse dont le chiffre d'affaires est 270 fois inférieur au sien semble une démarche plutôt intéressante !

Emmanuel Schafroth

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