Wall Street finit en forte baisse avec l'Ukraine et la Chine
par Chuck Mikolajczak
NEW YORK (Reuters) - Wall Street a perdu près de 1,5% jeudi, les gains enregistrés en début de séance après des indicateurs macro-économiques américains jugés favorables ayant rapidement été effacés par la montée des tensions en Ukraine.
L'indice Dow Jones a cédé 1,41%, soit 231,19 points, à 16.108,89. Le S&P-500, plus large, a perdu 21,86 points, soit 1,17%, à 1.846,34. Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 62,91 points (-1,46%) à 4.260,42.
A moins d'une brutale remontée vendredi, les trois indices sont bien partis pour enregistrer une perte hebdomadaire après deux semaines de hausses consécutives pour le Dow Jones et le S&P 500 et cinq pour le Nasdaq.
Le mouvement de ventes s'est accéléré quand des avions de chasse F-16 américains se sont posés dans la journée sur une base aérienne dans le centre de la Pologne pour prendre part à des exercices militaires avec les forces polonaises.
De son côté, le ministère de la Défense russe a annoncé que huit mille cinq cents soldats russes participaient à des manoeuvres non loin de la frontière avec l'Ukraine.
Le ministère a également déclaré que la Russie avait envoyé six avions de combat Soukhoï Su-27 et trois avions de transport militaires à son allié biélorusse, répondant à une requête de Minsk qui s'est inquiétée de manoeuvres en Pologne menées conjointement par les armées polonaise et américaine.
Les Etats-Unis et l'Allemagne ont lancé de nouvelles mises en garde à la Russie si la République autonome de Crimée, cédée par Moscou en 1954 à l'Ukraine, organisait comme prévu dimanche un référendum sur son rattachement à la Russie.
"(Les gros titres en provenance de l'Ukraine) vont certainement dicter l'orientation des marchés financiers. Mais il n'y a pas que cela. Il n'y a pas de solution militaire à ce qui se passe en Ukraine, pour l'instant ce ne sont que des manoeuvres. Ce qui doit pas nous faire oublier qu'il y a eu de mauvaises statistiques en provenance de Chine", a déclaré Paul Mendelsohn, chargé des investissements chez Windham Financial Services.
LA CHINE, L'AUTRE SOURCE D'INQUIÉTUDE
Les ventes au détail, la production industrielle et les investissements en actifs fixes ont augmenté moins que prévu sur les deux premiers mois de l'année en Chine, des données qui confortent l'hypothèse d'un ralentissement marquée de la deuxième puissance économique mondiale.
"Les données en matière de production industrielle viennent renforcer les craintes (d'un ralentissement) alors que les dernières mesures prises par la Banque populaire de Chine semblent échouer à rééquilibrer l'économie", a estimé Naeem Aslam, analyste chez Ava Trade.
Dans les premiers échanges, Wall Street avait évolué dans le vert après les statistiques américaines du jour.
Les ventes au détail ont augmenté un peu plus que prévu aux Etats-Unis en février, l'économie ayant commencé à reprendre des couleurs après la torpeur imposée par un hiver polaire.
Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont diminué aux Etats-Unis lors de la semaine au 8 mars, à 315.000 - un nouveau plus bas de trois mois - contre 324.000 la semaine précédente et un consensus des économistes de 330.000.
Toutes les composantes du Dow Jones ont terminé dans le rouge. Le titre United Technologies (-2,52%) a accusé la deuxième plus forte baisse de l'indice après que le conglomérat industriel a annoncé une prévision de bénéfice pour le premier trimestre inférieur aux attentes.
L'action McDonald's a reculé de 1,36% à 97,37 dollars après que des salariés de la chaîne de restauration rapide ont déposé plainte contre leur employeur dans trois Etats américains, accusant la direction de ne pas payer les heures supplémentaires et d'interdire les pauses au travail.
(Benoit Van Overstraeten pour le service français)