Vin : la coopérative Plaimont fait le pari de cépages oubliés
« On peut faire des choses formidables au fin fond du Gers. » Il faut bien sûr être gascon pour oser la formule. Mais depuis sa constitution, en 1978, la coopérative viticole de Plaimont le démontre. Cette année-là, un petit village de 1 200 habitants, Marciac, décide de monter un festival de jazz qui attire aujourd’hui encore des pointures mondiales de la musique. Les vignerons du coin donnent un coup de main pour installer la scène. Cette initiative en inspire un autre : le regroupement de trois caves en une coopérative. Baptisée Plaimont, elle est aujourd’hui la troisième de France, avec 800 familles adhérentes. Son chiffre d’affaires a atteint l’an dernier 73 millions d’euros, dont 55 % à l’export.
À l’époque, les vignerons implantés au pied des Pyrénées peinent à s’en sortir, avec une filière armagnac fragile et des vins « petits, faibles et pas chers », selon le directeur de Plaimont, Olivier Bourdet-Pees. « On se disputait avec le Languedoc le titre de vins les plus mauvais de France ; ils ne savaient pas à qui ils se frottaient », sourit le dirigeant. Les vignerons vont se souvenir que, fut un temps, leurs blancs aromatiques étaient aussi intéressants que nombre de sauvignons blancs ou de chardonnays qui inondent le monde. La coopérative va les aider à se réapproprier des cépages « oubliés » : gros manseng, petit courbu, colombard. « Plaimont s’est construit sur ses vieilles vignes », résume Olivier Bourdet-Pees. La coopérative tient son argument commercial. Elle...