VIDEO. Que nous révèlent les récits des animaux ? Rencontre avec la philosophe Vinciane Despret
Dans "Autobiographie d’un poulpe et autres récits d’anticipation", la philosophe férue d’éthologie Vinciane Despret invite à révolutionner nos modes de perception pour percer les secrets du langage animal. Un étourdissant condensé de science habillé en fiction.
Vinciane Despret, philosophe et spécialiste de notre rapport aux animaux, nous offre avec Autobiographie d’un poulpe et autres récits d’anticipation (Actes Sud)* une fiction truffée de science, une invention qui accueille la réalité avec beaucoup d’humour. Elle y déroule une réflexion vertigineuse et espiègle sur la liberté créatrice des êtres vivants et sur la nécessité d’imaginer d’autres modes de lecture du langage animal. Et laisse à l’imagination le rôle d’aborder la brûlante question de l’extinction des espèces. Rencontre avec une passionnée qui se réjouit de la beauté du monde et rend généreusement hommage aux scientifiques et philosophes qui accompagnent son parcours.
Sciences et Avenir : Votre fiction nous immerge dans les projets d’étranges thérolinguistes, théroarchitectes, et adeptes de cosmophonique et paralinguistique. Qui sont-ils ?
Vinciane Despret : Je les ai forgés à partir d’une invention géniale ! Celle de l’écrivaine de science-fiction Ursula Le Guin, qui en 1974 avait imaginé une association de recherche sur les créations littéraires des animaux, et avait créé le terme de "thérolinguistes" en employant la racine théro, pour sauvage. Moi j’ai d’abord émis l’hypothèse qu’à la fin du IIIe millénaire des chercheurs aient emboîté le pas de cette association et fini par en adopter l’appellation, puis je les ai confrontés à un schisme. La rupture trouve son origine dans une interrogation de fond : pourquoi borner leurs investigations aux seules manifestations du visible et de l’audible ? Ce cadre excessivement anthropocentré limitait trop le champ d’exploration du langage animal, et la querelle conduira certains d’entre eux à embrasser des disciplines ouvertes à d’autres signaux, la cosmophonique et la paralinguistique.
Les araignées sont sensibles à la moindre vibration qui atteigne leur toile. © BERTRAND BODIN/ ONLYFRANCE.FR/AFP
En effet votre propos est que les animaux ont des choses à nous dire, mais qu’il faut révolutionner nos modes de percepti[...]
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