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Temps, croissance et maîtrise des dépenses face à la dette, selon Villeroy

TEMPS, CROISSANCE ET MAÎTRISE DES DÉPENSES FACE À LA DETTE, SELON VILLEROY

par Laetitia Volga et Marc Angrand

PARIS (Reuters) - Face à l'augmentation de sa dette publique, amplifiée par le coût de la crise du coronavirus, la France a besoin de temps, de croissance et d'une meilleure maîtrise des dépenses, écrit le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, dans sa lettre annuelle au président de la République.

Il rejette une nouvelle fois l'hypothèse d'une annulation de la dette, qui n'est selon lui "pas une option", et juge souhaitable des règles "rénovées" en matière de politique budgétaire au sein de la zone euro.

Creusée par les mesures exceptionnelles engagées pour soutenir l'économie et l'emploi depuis mars 2020 face à la pandémie, la dette publique française atteignait fin mars plus de 2.739 milliards d'euros, soit 118,2% du produit intérieur brut (PIB), selon les chiffres publiés le mois dernier par l'Insee.

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"Il y a parfois cette illusion que l'annulation de la dette serait l'une des solutions au problème. Ce n'est pas une option. Non seulement, cela est exclu par le traité, ce qui reviendrait à quitter la zone euro, mais cela affecterait la confiance des citoyens dans la monnaie", a déclaré François Villeroy de Galhau au cours d'une conférence de presse.

Dans la lettre adressée au chef de l'Etat et aux présidents des deux assemblées, le gouverneur de la Banque de France juge impératif de combiner trois leviers "pour écrire un meilleur scénario".

"Nous aurons d'abord besoin de temps: ne commencer à réduire notre ratio d'endettement qu'une fois sortis économiquement de la crise de la Covid, donc après 2022, et adopter une stratégie sur dix ans; la croissance ensuite – qui sera d'autant plus forte que notre pays continuera des réformes – constitue un déterminant clé du financement de la dette : elle est nécessaire, mais ne suffira pas; le troisième levier est en effet une meilleure maîtrise de nos dépenses publiques, les plus élevées d'Europe et même de tous les pays développés."

François Villeroy de Galhau rejette le scénario de "l'austérité" budgétaire mais évoque une "double stabilité": "celle de la fiscalité – en écartant les hausses d'impôts, mais aussi les baisses que nous n'avons pas les moyens de financer – et celle des dépenses publiques totales en volume".

S'il se garde de faire des recommandations chiffrées en matière d'évolution de la dépense publique, François Villeroy de Galhau souligne que "le plus important, cependant, est que les cibles définies soient effectivement atteintes, ce que notre pays n'a malheureusement jamais su faire durablement".

Membre du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), il reprend dans sa lettre les promesses de l'institution de Francfort en matière de soutien à la reprise, assurant que "face à une inflation en dessous de notre objectif, notre devoir est de maintenir une politique monétaire accommodante".

Et au moment où la crise du coronavirus relance le débat sur la nécessité d'une réforme des règles budgétaires européennes, il estime "souhaitable de garder des règles, mais rénovées: ni abandon complaisant du principe du Pacte de stabilité, ni fixation traditionaliste sur ses modalités actuelles".

(Reportage Marc Angrand et Laetitia Volga, édité par Sophie Louet)