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SFR mise sur l'alliance médias-télécoms pour retenir ses clients

par Gwénaëlle Barzic et Mathieu Rosemain

PARIS (Reuters) - En perte de vitesse depuis son rachat par Numericable, le numéro deux des télécoms SFR mise sur les contenus pour tenter de reconquérir ses clients dans un marché français où de précédentes tentatives de convergence ont jusque-là donné des résultats mitigés.

Coincé entre le numéro un Orange qui a pris le large en termes de qualité de réseau et Free (Iliad) bien installé sur le créneau des offres à bas coûts, SFR compte sur les médias, le sport et le divertissement pour tenter de faire la différence.

La filiale du milliardaire Patrick Drahi se prend à rêver d'un destin à la BT, du nom de l'opérateur historique britannique qui s'est offert une deuxième vie en prenant pied dans les contenus via l'achat d'une partie des droits de la Premier League anglaise et en rachetant l'opérateur mobile EE.

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L'opérateur né fin 2014 de la fusion du câblo-opérateur Numericable et de l'opérateur mobile SFR a annoncé mercredi qu'il allait reprendre sous son aile l'ensemble des activités médias rachetées au gré des derniers mois par son propriétaire, le milliardaire Patrick Drahi.

Rachat du quotidien Libération et du magazine l'Express, prise de participation dans NextRadioTV (propriétaire de BFM TV et RMC), acquisition des droits de la Premier League : les pièces du puzzle jusque-là éparses vont s'assembler dans une même entité intégrée - SFR Groupe - présente dans le fixe et le mobile, les médias, et la publicité.

Le nouvel ensemble disposera ainsi d'une force de frappe conséquente avec une rédaction d'un millier de journalistes dont la première chaîne d'information française BFM TV, pour un auditoire potentiel d'au moins 18 millions de clients.

"La convergence est la réponse d'avenir aux besoins toujours plus grands de nos clients", a affirmé le PDG de SFR Michel Combes lors d'une conférence de presse organisée dans les nouveaux locaux parisiens qui accueilleront les médias du groupe, non loin de TF1 et de France Télévisions.

SFR va lancer un bouquet de cinq nouvelles chaînes dédiées au sport avec en produit d'appel sa pépite, le championnat anglais de football raflé à Canal+ l'an dernier pour plus de 300 millions d'euros.

Les matches d'Arsenal et de Manchester United seront offerts dans certains forfaits de SFR, qui n'a pas communiqué pour l'instant le détail de ses offres. Il espère également commercialiser son bouquet via d'autres opérateurs concurrents

NOUVELLES CHAÎNES, KIOSQUE PRESSE, FICTIONS EXCLUSIVES

SFR va lancer deux autres chaînes, BFMTV Sport, dédiée à l'information sportive, et BFMTV Paris consacré à l'actualité de l'Ile-de-France, tandis qu'une application, SFR presse, donnera accès en illimité à l'ensemble de ses titres de presse.

"Nous avons la conviction qu'un nouveau modèle pérenne et vertueux est possible pour la presse", a expliqué Michel Combes, qui a évoqué une "nouvelle ère".

Des tentatives passées de convergence médias-télécoms ont pourtant connu des succès mitigés, à l'image d'Orange qui avait notamment investi dans les droits du football français avant de jeter l'éponge ou de Vivendi qui a cherché en vain pendant des années des synergies entre SFR, sa télévision Canal+ et le label Universal Music Group.

L'innovation technologique qui permet de visionner des vidéos sur les téléphones portables et l'émergence de nouveaux acteurs comme Netflix et Amazon ont toutefois depuis bouleversé la donne, assurent les dirigeants de SFR, qui compte jouer à plein la carte des synergies.

Un consultant sportif de la radio RMC pourra ainsi intervenir sur BFM Sport tandis que des coproductions exclusives dans la fiction seront engagées avec Hot, l'opérateur israélien de la maison mère Altice.

Reste à savoir quels moyens seront déployés par l'opérateur pour concrétiser ses ambitions dans les contenus. Interrogé sur le montant de ses projets d'investissement, l'opérateur répond qu'il se montrera pragmatique en fonction des opportunités qui se présenteront et de ses performances.

Il devra cependant faire face à une forte concurrence, dont celle du nouveau Vivendi - ère Vincent Bolloré - qui a lui aussi décidé de mettre le cap sur la convergence médias et télécoms en pariant sur la création d'un géant latin avec l'appui des opérateurs Telecom Italia et Telefonica.

(Edité par Dominique Rodriguez)