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De Saint-Chéron à Boussy-Saint-Antoine, le phénomène de bandes gagne du terrain dans l'Essonne

Le collège Pont-de-Bois à Saint-Chéron, en Essonne, près de là où une adolescente de 14 ans a été tuée lors d'une rixe. - Stéphane de Sakutin
Le collège Pont-de-Bois à Saint-Chéron, en Essonne, près de là où une adolescente de 14 ans a été tuée lors d'une rixe. - Stéphane de Sakutin

Saint-Chéron est une commune paisible d'un peu plus de 5000 habitants où les habitants mettent en avant le bon vivre-ensemble. Boussy-Saint-Antoine, une autre petite ville tranquille du département de l'Essonne d'un peu moins de 8000 habitants.

Lundi puis mardi, ces deux communes ont été le théâtre de rixes violentes entre jeunes au cours desquelles une adolescente et un autre jeune, tous deux âgés de 14 ans, ont trouvé la mort.

Des petites communes connues pour leur calme

Pour les habitants de ces deux communes sud-franciliennes, la mort de ces deux adolescents est un choc. "Lili, c'est une fille qui demande rien à personne, qui ne casse les pieds à personne, comme tous les petits d'ici, ils ne cherchent pas les problèmes", explique cette habitante de Saint-Chéron, proche de la famille de l'adolescente de 14 ans touchée mortellement au ventre en tentant de s'interposer lors d'une rixe entre des jeunes de la ville et d'autres venus de la commune voisine de Dourdan pour en découdre.

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"Saint-Chéron a la particularité d'être une petite ville à la campagne où le calme participe à la qualité de vie, a réagi Jean-Marie Gelé, le maire de la commune. Néanmoins, sur un plan plus général, ces phénomènes de violence touchent une population de plus en plus jeune et nous interpellent tous: parents, élus locaux, services de l'Etat, personnels de l'Education nationale. Il devient urgent d'apporter des réponses à ces problématiques en travaillant tous ensemble."

Un rajeunissement des bandes

Habituellement, ce sont les quartiers des villes de Massy, Evry, Corbeil-Essonnes ou encore Draveil, c'est-à-dire dans des zones plus urbaines en Essonne, qui font parler d'eux en matière de délinquance et de phénomène de bandes. Le département de l'Essonne est d'ailleurs le territoire francilien le plus touché par ces affrontements entre bandes ou groupes de jeunes. Des affrontements qui sont en augmentation: alors qu'en 2019, les autorités ont recensé 55 rixes, soit une par semaine en moyenne, en Essonne. En 2020, ce chiffre a été quasiment multiplié par deux, alors que les élus dénoncent un manque de moyens policiers et de gendarmerie.

"Ce n'est pas un phénomène nouveau", commente Guillaume Frade, consultant police-justice de BFMTV. "Ce qui est nouveau c'est le rajeunissement des participants, l'hyperviolence, l'augmentation de ce phénomène."

Désormais, loin d'être un phénomène lié uniquement aux quartiers sensibles, ces bandes peuvent se former et des affrontements peuvent se dérouler n'importe où. "Ce n'est pas lié à une commune", estime Sylvie Carillon, maire Les Républicains de Montgeron, en Essonne. "Saint-Chéron est une commune calme, tranquille, donc je crois que ça peut éclater n'importe où aujourd'hui". Pour l'élue, cette diffusion du phénomène de bandes est "plurifactorielle".

"C'est un phénomène très francilien qui va de pair avec la déscolarisation, qui va de pair avec le manque d'autorité parentale, qui va de pair avec les nouvelles technologies", a expliqué mardi soir en déplacement dans l'Essonne le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

Un phénomène lié aux réseaux sociaux

Les réseaux sociaux seraient en effet à l'origine de la rixe qui s'est produite lundi à Saint-Chéron. "Depuis l'été dernier, une rivalité opposait des mineurs de Dourdan et de Saint-Chéron sur fond de messages, insultes et provocations sur les réseaux sociaux", a fait savoir ce mercredi la procureure de la République d'Evry, annonçant le déferrement devant un juge de six mineurs, dont l'auteur présumé du coup de couteau qui a provoqué la mort de l'adolescente de 14 ans.

"Aujourd'hui, le phénomène de bandes avec les réseaux sociaux, ce sont des moqueries, ce sont des histoires de collégiens, des histoires de coeur, des histoires de transactions de VTT ou de trottinette à 100 ou 150 euros qui ne sont pas réglés", analyse Grégory Goupil, secrétaire national adjoint Ile-de-France au syndicat Alliance Police. "Ce sont des faits futiles."

Le sociologue Gilbert Berlioz partage cette analyse et estime même que le phénomène est sous-évalué. "Tout ça se fait sur un bruit de fond, une question d'honneur, l'image de soi, la réputation dans le groupe", décrypte le spécialiste. "Il y a beaucoup plus de bagarres entre jeunes (que celles recensées par les forces de sécurité, NDLR) pour deux raisons: il y a plein de rixes qui ne sont pas connues de la police et il y a plein d'autres qui sont désamorcées, notamment par les travailleurs sociaux de proximité."

Article original publié sur BFMTV.com