Roche et Novartis soupçonnés de fraude en Italie

ROME (Reuters) - Le parquet de Rome, qui examine les allégations d'entente illicite entre les groupes pharmaceutiques suisses Roche et Novartis, les soupçonne d'escroquerie et de manipulation du marché des médicaments, ont dit des sources judiciaires jeudi.

Le parquet a ouvert une enquête préliminaire après que l'autorité de la concurrence italienne eut infligé mercredi à Novartis et à Roche une amende de 182,5 millions d'euros pour avoir tenté, selon elle, d'empêcher l'usage du traitement oncologique Avastin, conçu par Roche, pour soigner une grave maladie oculaire, au profit du Lucentis de Novartis, plus cher.

Les sources ont précisé jeudi que le parquet romain soupçonnait les laboratoires d'avoir collaboré à des campagnes de promotion du Lucentis, y compris auprès de médecins locaux.

Novartis et Roche ont fermement rejeté les accusations du régulateur et ont annoncé leur intention de faire appel.

Interrogé jeudi sur les investigations ouvertes par les magistrats romains, un porte-parole de Novartis a déclaré: "Novartis ne peut spéculer sur les décisions éventuelles des procureurs de Rome. Nous n'avons pas été contactés par le parquet". Roche a renvoyé à son précédent démenti.

A ce stade, aucune personne physique ou morale ne fait officiellement l'objet d'une enquête, ont déclaré les sources.

(Mario Sarzanini, avec Caroline Copley, Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Marc Angrand)