Pouvoir d’achat : face aux difficultés, comment les ménages orientent-ils leurs dépenses ?
L’inflation galope dans la plupart du monde comme en France où son taux a récemment bondi de presque un point en rythme annuel pour passer de 3,6 % à 4,8 % en à peine deux mois. Cette situation grignote le pouvoir d’achat des ménages, un enjeu qui a constitué l’un des grands thèmes de la dernière campagne présidentielle et qui reste au cœur des préoccupations des Français. Certes, les dépenses de consommation augmentent régulièrement depuis les années 1970, tout comme leur pouvoir d’achat qui, en 2020 et 2021, a encore enregistré en moyenne des hausses respectivement de 0,4 % et 2,2 %.
Cependant, la part des dépenses contraintes (logement, transport, énergie, télécommunications, assurances, etc.) a en parallèle doublé depuis 60 ans dans les budgets, ce qui peut expliquer les inquiétudes, notamment chez les moins aisés. Ces derniers n’ont en effet pas d’autre choix que d’y faire face pour la simple raison que celles-ci leur sont vitales.
Comme nous l’avons montré dans notre livre Le comportement du consommateur (éditions Gualino, 2007), les consommateurs passent par deux phases pour compenser les pertes que les mécanismes économiques leur imposent. La première phase consiste à consommer différemment, ce qui a été prégnant avec la récente crise sanitaire. Autrement dit, avant de renoncer à l’achat, ils essayent de trouver des solutions alternatives. En ce sens, face aux poussées inflationnistes, les ménages deviennent plus attentifs aux prix au kilogramme ou au litre. Plutôt q...