Poursuivie pour une vaste fraude fiscale, une famille de marchands d’art relaxée
Surprise au tribunal de Paris. Malgré la « claire intention » de dissimulation fiscale d’héritiers de la richissime famille de marchands d’art Wildenstein, le parquet a prononcé une relaxe générale. Pourtant, des mots même du parquet, les membres de la famille qui étaient jugés sont des « impressionnistes » de la fraude, qui est « la plus sophistiquée et la plus longue » de l’histoire récente en France.
Des milliards d’euros ont ainsi été dissimulés au fisc. 4 ans de prison dont 2 avec suris et une amende de 250 millions d’euros avaient pourtant été requis contre Guy Wildenstein, un franco-américain de 71 ans et principal héritier. Mais la relaxe générale a donc été prononcée en raison des lacunes de l’enquête et des déficiences législatives en matière de lutte contre la fraude fiscale, a justifié le président, Olivier Géron.
Une fortune de plusieurs milliards d’euros
Aux côtés de Guy Wildenstein étaient également jugés son neveu Alec Junior, la veuve d’un autre héritier, Liouba Stoupakova, deux avocats, un notaire, et deux sociétés anglo-saxonnes de gestion d’actifs basées dans des paradis fiscaux.
La fortune des Wildenstein est estimée à plusieurs milliards d’euros et se compose de biens immobiliers de prestige, de chevaux de course et de toiles de maîtres, disséminés aux quatre coins du monde, via des sociétés-écrans enregistrées dans des paradis fiscaux.
Pour autant, les déboires judiciaires ne sont pas terminés pour les héritiers. Dans un contentieux distinct, civil cette fois, ils bataillent encore avec l’administration fiscale française à propos d’un redressement de… plus d’un demi-milliard d’euros.