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Comment les partis d'extrême droite européens ont fait exploser les cordons sanitaires

AFP / RALF HIRSCHBERGER

Les partis de droite dure entrent au gouvernement dans toute l’Europe. L’Allemagne est l’un des rares pays à faire (encore) de la résistance.

En 2000, les conservateurs autrichiens ont invité le Parti de la liberté (FPÖ), un parti de droite dure aux racines nazies, à entrer au gouvernement, ce qui leur a valu l’opprobre, la mise à l’écart des instances de Bruxelles. Certaines capitales européennes ont suspendu leurs relations. Des boycotts avec le monde scientifique ou artistique ont été envisagés. Louis Michel, ministre belge des affaires étrangères de l’époque, a exhorté ses compatriotes à bouder les pistes de ski autrichiennes.

Tout cela semble bien lointain et banal aujourd’hui. Lorsque le fils de Louis Michel, Charles, qui préside le Conseil européen, parcourt la table des sommets de l’Union qu’il préside, il voit huit dirigeants issus de partis populistes de droite ou dépendant de leur soutien. Bon nombre des 19 autres pays ont vécu une expérience similaire ou pourraient bientôt y être confrontés. L’Autriche en fait partie ; le FPÖ pourrait réintégrer le gouvernement après les élections de septembre. Pis, le cordon sanitaire saute même au niveau de l’Union. L’homologue de M. Michel à la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a flirté avec un parti post-fasciste, Fratelli D’Italia de la présidente du conseil Meloni, dans le cadre de sa candidature à un second mandat.

La plupart des pays qui n’ont aucune perspective de gouvernement d’extrême droite sont de petite taille, comme l’Irlande, Malte, le Portugal et le Luxembourg. Un pays intéressant est la Belgique, où la notion de cordon sanitaire est née dans les années 1980, contre les nationalistes flamands d’extrême droite. En Wallonie, la partie francophone, les politiciens d’extrême droite ne peuvent même pas être entendus dans les médias, même si de nombreux électeurs restent réceptifs à leur message.

L’Afd, un amateurisme de haut niveau

Mais l’exception la plus importante est l’Allemagne. L’Alternative pour l’Allemagne (AfD), parti de droite dure créé il y a un peu plus d’une décennie, est arrivé en deuxième position lors des dernières élections [...]

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