Lunettes de luxe : Roberto Vedovotto, le patron qui voit loin pour Kering
Début octobre, sur le toit d'une des principales artères de la mode à Milan, Roberto Vedovotto, 54 ans, avale un expresso serré devant un plateau de… journalistes pressés. Aujourd'hui, le PDG de Kering Eyewear célèbre cinq années d'aventure en veste écossaise, mocassins en daim et une bonne dose d'adrénaline. Rares sont les dirigeants capables de hisser en un temps record une start-up, filiale du groupe dirigé par François-Henri Pinault, au sommet du marché mondial de la lunette de luxe. "Partis de zéro, nous sommes devenus des héros", imageait Vedovotto la veille dans sa présentation Powerpoint.
"On a commencé à quatre avec une feuille blanche et des meubles Ikea, et aujourd'hui on est 1.300 et on a réalisé un chiffre d'affaires de 495 millions d'euros en 2018", rappelle-t-il. La barre des 600 millions semble déjà en vue pour la société installée entre Milan et une villa du XVIe siècle à la sortie de Padoue.
"L'enfant prodige" de la lunette
Cette prouesse saluée par le big boss à Paris est bien entendu jalousée par ses concurrents. Tel le patriarche, Leonardo Del Vecchio, fondateur de Luxottica, leader mondial des montures, douloureusement pacsé avec le champion français des verres Essilor. Ou Marcolin, qui vient de créer le joint-venture Thélios avec LVMH. Le marché de l'optique haut de gamme est en pleine recomposition. Et c'est Vedovotto qui a donné le coup d'envoi au mouvement en internalisant la création des lunettes constituant le portefeuille ...