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Logement : les nouvelles mesures seront-elles suffisantes ?

signature d'un contrat pour la construction de logements d'habitations sur fond de chantier et de ciel bleu

En France, on n’a pas de réformes, mais on a des mesures ! Mais celles annoncées pour l’amélioration du logement suffiront-elles ?


Pour doper la construction de nouveaux logements, dont le nombre plafonne à 330.000 par an alors qu’il en faudrait 500.000, c’est tout un train de nouvelles dispositions que vient d’annoncer le gouvernement, parmi lesquelles pas moins de 50 mesures de simplification, visant à réduire la complexité des normes qui régissent le secteur du bâtiment (il paraît qu’il y en a 3.700 !). Simplifier pour accélérer les délais de mise en chantiers, l’idée semble plutôt séduisante, même si l’Association des paralysés de France (APF) dénonce déjà une remise en cause des acquis de la loi de 2005 sur l’accessibilité handicapés. Mais il est vrai que cette loi est souvent décriée par les architectes et conduit parfois certains promoteurs à renoncer à des permis de construire, faute de pouvoir « être dans les clous » de la réglementation.

 

Vraie réforme ou saupoudrage ?
Mais surtout, quand Manuel Valls déclare tout de go dans Le Parisien que les conditions de logement des français sont sa seule priorité, on peut se demander si les mesures annoncées sur une page dédiée du site web du Premier ministre sont à la hauteur de l’enjeu. Si le constat de départ est qu’il est devenu difficile de se loger dans certaines villes - constat visionnaire s’il en est ! -, la première mesure phare concerne l’extension du prêt à taux zéro... dans certains centres de bourgs en zone rurale. On ne croit pas savoir que ce soit dans ce type d’endroits qu’il est le plus difficile d’acheter un logement : au contraire, c’est peut-être au moment de revendre que les propriétaires se trouvent gênés ! Et redynamiser des zones rurales un peu oubliées passe avant tout par la création d’activité susceptible d’attirer des habitants que par l’octroi de prêts à taux zéro.

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Favoriser les propriétaires bailleurs
Pour ce qui est de résoudre les problèmes de logement urbain, la proposition mise en avant est d’améliorer le dispositif fiscal incitatif à l’investissement locatif en relevant les plafonds de loyers et de ressources et en accordant un bonus aux propriétaires acceptant à long terme des loyers plafonnés. Ajoutons à cela la création d’observatoires des loyers qui permettront de vérifier ce qu’on sait déjà : vivre à paris coûte cher, sauf quand on fait de la politique et qu’on se voit octroyer un logement municipal à prix cadeau.
Voici qui ne nous rapproche pas de la France de propriétaires dont Nicolas Sarkozy rêvait mais qui n’a pas vu le jour autrement que dans des plans marketing un rien racoleurs, comme la maison à « 15 euros par jour » lancée en avril 2008 par la ministre du logement Christine Boutin. Ben voyons, et pourquoi pas une maison gratuite pour une achetée ? Moins tape à l’œil, les mesures de 2014 seront-elles plus efficaces ? On peut en douter.

 

Ne vaudrait-il pas mieux diriger les investissements institutionnels ?
En fait , le problème est peut-être ailleurs. Lorsque les grands investisseurs s’intéressent à l’immobilier en France, ils achètent essentiellement des bureaux à Paris. D’ailleurs, les investissements dans des bureaux neufs à Paris ont légèrement augmenté en 2013, à 9,4 milliards d’euros, soit 77% des investissements immobiliers parisiens, selon les chiffres de BNP Paribas Real Estate. Cela peut sembler étonnant dans la mesure où le taux de vacance des bureaux parisiens est passé de 7,4% fin 2011 à 8,7% fin 2013. Il y a évidemment là une conséquence de la montée du chômage, aujourd’hui supérieur à 10%, mais pas seulement. « Augmenter l'offre de neuf n'est pas une solution", explique Laurent Devriendt, responsable technique de Sefal Property, société de gestion immobilière du groupe Primonial. Avec des tendances comme le télétravail, la demande des entreprises va baisser en nombre de mètres carrés et doit progresser qualitativement. Lorsqu'une entreprise a des bureaux éloignés des transports, un restaurant d'entreprise triste et des bureaux inconfortables, les salariés finissent par partir, surtout quand on parle de la génération Y. » Un constat qui plaide pour la rénovation d’actifs de bureaux existants, plutôt que la construction de neuf.
Des flux d’investissements immobiliers importants, mais dirigée vers un type d’actifs où la demande diminue quantitativement, voici qui laisse entrevoir une solution pour doper le logement : la création d’un dispositif clair permettant d’orienter l’argent des grands investisseurs là où se situent les besoins... dans le logement. Pactiser avec la finance ennemie ? Pourquoi pas, si c’est pour le bien être des Français ?


Emmanuel Schafroth